Dimanche 27 octobre 30e dimanche ordi­naire ‑B-

Homé­lie

Que veux-tu que je fasse pour toi ? telle est la ques­tion de que Jésus pose à cha­cun d’entre nous. Que vas-tu lui répondre ? A cha­cun de nous de lui don­ner une réponse.
« En ce temps-là, tan­dis que Jésus sor­tait de Jéri­cho avec ses dis­ciples et une foule nom­breuse, le fils de Timée, Bar­ti­mée, un aveugle qui men­diait, était assis au bord du che­min. Quand il enten­dit que c’était Jésus de Naza­reth, il se mit à crier : ‘’Fils de David, Jésus, prends pitié de moi !’’ Beau­coup de gens le rabrouaient pour le faire taire, mais il criait de plus belle : ‘’Fils de David, prends pitié de moi !’’ Jésus s’arrête et dit : ‘’Appe­lez-le.’’ On appelle donc l’aveugle, et on lui dit : ‘’Confiance, lève-toi ; il t’appelle.’’ L’aveugle jeta son man­teau, bon­dit et cou­rut vers Jésus. Pre­nant la parole, Jésus lui dit : ‘’Que veux-tu que je fasse pour toi ?’’. L’aveugle lui dit : ‘’Rab­bou­ni, que je retrouve la vue ! ‘’Et Jésus lui dit : ‘’’Va, ta foi t’a sau­vé.’’ Aus­si­tôt l’homme retrou­va la vue, et il sui­vait Jésus sur le che­min. »
Bien aimés dans le Sei­gneur
C’est l’évangile qui vient d’être pro­cla­mée. La parole Dieu est une semence. Elle est une nour­ri­ture. Et le psal­miste nous rap­pelle que cette parole est lumière sur nos routes, la lampe des pas du chré­tien. Et Jésus insiste pour dire « les paroles que je vous ai dites sont esprit et vie » Voi­là pour­quoi ne devons pas être négli­gents dans l’écoute la Parole de Dieu.
Arrê­tons-nous donc un tout petit peu sur cet évan­gile. Un aveugle est au centre de l’attention de tous : la foule, les dis­ciples, Jésus. Il crie vers Jésus : ‘’Fils de David, Jésus, prends pitié de moi !’’. La foi, dans cer­taines cir­cons­tances s’exprime en cris, cris de détresses ; cris d’appel au secours. Pen­dant que cet homme s’exprime, pen­dant qu’il dit sa pau­vre­té, sa misère et son besoin de par­don et de salut, beau­coup de gens le rabrouaient pour le faire taire. Nous sommes ain­si faux. Non seule­ment ceux qui entourent l’aveugle sont insen­sibles mais encore ils l’empêchent, l’interdit de crier c’est-à-dire de se pré­sen­ter à Jésus tel qu’il est. Mais que fait notre homme ? Se laisse-t-il décou­ra­ger ? Bien sûr que non. Pen­dant que ces gens le rabrouaient pour le faire taire, lui criait de plus belle : ‘’Fils de David, prends pitié de moi !’’. La foi est insis­tance, per­sé­vé­rance dans l’élan vers le Sei­gneur. La foi ne connaît pas de décou­ra­ge­ment. La foi sur­monte les obs­tacles des adver­saires et des enne­mis. Consta­tant la foi sin­cère, la foi vraie, la foi confiante de l’aveugle, que fait Jésus. L’évangile pour­suit en disant : Jésus s’arrête et dit : ‘’Appe­lez-le.’’ On appelle donc l’aveugle, et on lui dit : ‘’Confiance, lève-toi ; il t’appelle.’’ L’aveugle jeta son man­teau, bon­dit et cou­rut vers Jésus. Pre­nant la parole, Jésus lui dit : ‘’Que veux-tu que je fasse pour toi ?’’.
Jésus se fait écoute. Il se fait réponse au cri de foi de l’aveugle. Que veux-tu que je fasse pour toi ? En réponse à la foi de l’aveugle, en réponse à sa foi insis­tance, sa foi qui n’a pas peur des qu’en dira-t-on, Jésus est dis­po­nible à faire ce que l’aveugle veut : Que veux-tu que je fasse pour toi ?
Chers prêtres que j’ose appe­ler ser­vi­teurs de Dieu et des hommes
Soyons des hommes de foi, de foi grande, foi exem­plaire, foi qui entraîne nos fidèles sur les che­mins de l’accueil tou­jours fidèle de Dieu et de sa Parole dans leur cœur et dans leur vie. Le prêtre doit être un homme qui invite les autres à tendre vers les réa­li­tés d’en haut. « Tout grand prêtre est pris par­mi les hommes ; il est éta­bli pour inter­ve­nir en faveur des hommes dans leurs rela­tions avec Dieu ; il doit offrir des dons et des sacri­fices pour les péchés. Il est capable de com­pré­hen­sion envers ceux qui com­mettent des fautes par igno­rance ou par éga­re­ment, car il est, lui aus­si, rem­pli de fai­blesse ; et, à cause de cette fai­blesse, il doit offrir des sacri­fices pour ses propres péchés comme pour ceux du peuple. On ne s’attribue pas cet hon­neur à soi-même, on est appe­lé par Dieu, comme Aaron. »
Sœurs consa­crées, chers confir­mands et vous tous chers fidèles venus de tous les coins de la paroisse,
Ensemble, ren­dons grâce à Dieu pour ses bien­faits, notam­ment pour le don de la foi et pour tous les biens qui en découlent. Dans l’existence humaine, dans notre exis­tence, il faut être atten­tifs à tout mais par­ti­cu­liè­re­ment aux choses, aux réa­li­tés essen­tielles, réa­li­tés autour des­quelles tout le reste reposent et sans les­quelles tout s’écroule. Par­mi ces réa­li­tés il y a bien la foi. L’épitre aux hébreux nous dit les forces, la puis­sance, les éner­gies que donne la foi. Ecou­tons un extrait du cha­pitre 11 de cette lettre aux hébreux : « La foi est une façon de pos­sé­der ce que l’on espère, un moyen de connaître des réa­li­tés qu’on ne voit pas. Et quand l’Écriture rend témoi­gnage aux anciens, c’est à cause de leur foi. Or, sans la foi, il est impos­sible d’être agréable à Dieu ; car, pour s’avancer vers lui, il faut croire qu’il existe et qu’il récom­pense ceux qui le cherchent. D’autres ont subi l’épreuve des moque­ries et des coups de fouet, des chaînes et de la pri­son. Ils furent lapi­dés, sciés en deux, mas­sa­crés à coups d’épée. Ils allèrent çà et là, vêtus de peaux de mou­tons ou de toi­sons de chèvres, man­quant de tout, har­ce­lés et mal­trai­tés– mais en fait, c’est le monde qui n’était pas digne d’eux ! Ils menaient une vie errante dans les déserts et les mon­tagnes, dans les grottes et les cavernes de la terre. » (He 11, 1–2.6. 36–39)
Bien-aimés dans le Sei­gneur,
Nous devons nour­rir notre foi. Nous devons la gar­dez jalou­se­ment, l’entretenir, la déve­lop­per. Cela est tel­le­ment vrai que Jésus un jour s’interrogea en ces termes : « Le fils de l’homme quand il vien­dra trou­ve­ra-t-il la foi sur la terre ? » (Lc 18, 8).
Que Dieu tout puis­sant vous bénisse, le Père et le Fils et le Saint Esprit. Amen.
Sei­gneur, donne-leur le repos éter­nel et que brille à ses yeux la lumière sans déclin. Qu’ils reposent en paix. Amen.
Ensemble pour le Christ. Ensemble pour notre diocèse.

Jacques Dan­ka LONGA
Évêque de Kara

Lun­di 28, SS. Simon et Jude
A Alam­bour­gou

Homé­lie à la messe
Nous célé­brons les saints apôtres Simon et Jude. Selon S. Luc, avant de choi­sir les douze apôtres, Jésus pas­sa une nuit entière en prière. La voca­tion des apôtres plonge ses racines dans la prière de Jésus, dans l’offrande de Lui-même à son Père. Cela montre l’importance capi­tale, la place essen­tielle qu’occupent les apôtres dans la mis­sion de Jésus. Plus les actes que Jésus pose ou veut sont impor­tants, plus Il prend le temps d’en par­ler avec son Père dans la prière. Le choix des apôtres était impor­tant, très impor­tant. En effet, c’est à eux les apôtres que Jésus devait confier le man­dat de pour­suivre son œuvre de salut. Il a mis alors tout son cœur et ses soins à les for­mer.
Chers amis,
Ce qui vient d’être rap­pe­lé est une inter­pel­la­tion pour cha­cun de nous. Quelle est la place que nous accor­dons à Dieu dans nos vies, nos jour­nées, nos pro­jets ? Nous pro­je­tons sans Dieu et nous vou­lons que tout aille bien, comme sur des rou­lettes. Nous pro­gram­mons nos vies, nos jour­nées sans Dieu et nous vou­lons que Dieu bénisse et féconde nos jour­nées. Les grands hommes d’Église ont été tou­jours des per­sonnes qui se rece­vaient de Dieu, dans la prière pro­lon­gée. Les grandes œuvres qui aident vrai­ment sur le che­min du salut sur­gissent d’un cœur plon­gé, abi­mé en Dieu dans la prière.
Appre­nons à nous abi­mer en Dieu dans la prière. Chaque année tout chré­tien devait pou­voir vivre une semaine de retraite spi­ri­tuelle. Chré­tien apprend à faire des retraie spi­ri­tuelles. Quand nous devons prendre des déci­sions impor­tantes dans notre vie, pre­nons le temps de sup­plier Dieu. Ain­si en va-t-il du choix de son époux ou de son épouse ; du choix de sa voca­tion. Sou­vent les gens demandent com­ment faire pour décou­vrir sa voca­tion ? Eh ! bien pour décou­vrir ce que Dieu veut pour vous, ce qu’Il a pré­vu pour vous, il faut le lui deman­der.
Que nos familles deviennent des foyers où brûle la flamme de la prière. Que nos pres­by­tères deviennent de plus en plus des tabors où dans la prière nous contem­plons Jésus trans­fi­gu­ré.
Que Dieu tout puis­sant vous bénisse, le Père et le Fils et le Saint Esprit. Amen.
Sei­gneur, donne-leur le repos éter­nel et que brille à ses yeux la lumière sans déclin. Qu’ils reposent en paix. Amen.
Ensemble pour le Christ. Ensemble pour notre diocèse.

Jacques Dan­ka LONGA
Évêque de Kara