Exhortation de Monseigneur Jacques Danka LONGA à la 58ème Journée Mondiale des communications sociales, le dimanche 12 mai à la Cathédrale Sts Pierre et Paul de Kara
Mesdames et messieurs engagés dans le service des moyens de communication sociales et vous chers invités, merci d’avoir répondu favorablement à l’invitation à célébrer avec nous la 58e Journée Mondiale des Communications Sociales
Et vous membres du Conseil Diocésain des Communications Sociales, merci pour l’organisation de cette journée mais aussi pour vos réflexions, avis et initiatives permettant à l’Eglise au diocèse de Kara de faire entendre sa voix dans ce vaste, délicat et important domaine qu’est celui de la communication en général,
Père curé de la paroisse SS. Pierre et Paul et pères concélébrants
Chers amis ici présents et vous qui nous suivez justement à travers les différents médias
Avant toute chose gloires soient rendues à Dieu pour sa Parole et les richesses qu’Il ne cesse de communiquer aux hommes et femmes qui le veulent bien. Créer à l’image et à la ressemblance de Dieu, c’est de Dieu que l’homme tient sa capacité, le droit et le devoir de communiquer. L’homme est un être qui communique et se communique c’est-à-dire un être capable de transmettre à l’autre, son semblable, quelque chose de lui-même. Cela dans une relation mutuelle du donner et du recevoir, d’échange et d’accueil qui enrichie et anoblit. La personne humaine est un être communiquant. Toute personne humaine se construit dans un effort constant et continue de communication. En entrant au monde, la personne humaine est prise dans un réseau de relations dont la communication est l’un des piliers fondamentaux. Dès lors nous comprenons l’importance à accorder à ce que nous communiquons aux autres, à la manière et à l’objectif que nous nous assignons en communiquant, enfin aux conséquences éventuelles sur la vie, dans le cœur, l’intelligence et l’âme de ceux et celles à qui nous nous adressons quel que soit le média, le moyen dont nous nous servons. Le thème du message du pape François pour cette 58 Journée Mondiale des communications Sociales est justement le suivant : Intelligence artificielle et sagesse du cœur : pour une communication pleinement humaine. S. Paul pour sa part enseigne : « Aucune parole mauvaise ne doit sortir de votre bouche ; mais, s’il en est besoin, que ce soit une parole bonne et constructive, profitable à ceux qui vous écoutent. » (Ep 4, 29).
Pour le chrétien, en ce qui concerne les communications sociales il faut aller à l’école de Dieu, à l’école de Jésus :« au commencementétait le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu. C’est par lui que tout est venu à l’existence, et rien de ce qui s’est fait ne s’est fait sans lui. » (Cf. Jn 1, 1–5). La Parole de Dieu est créatrice, elle fait advenir ce qui n’existait pas. La parole de Dieu est une parole vivante et vivifiante, parole créatrice et recréatrice, rédemptrice, parole qui purifie, parole qui édifie, parole qui libère, parole qui valorise, restaure, anoblit. Dieu parle pour communiquer, pour donner et se donner.
Dans l’Evangile l’on mentionne le fait que Jésus enseigne avec autorité. Ainsi lisons-nous, par exemple, en Mc 1, 21–22 : « Jésus et ses disciples entrèrent à Capharnaüm. Aussitôt, le jour du sabbat, il se rendit à la synagogue, et là, il enseignait. On était frappé par son enseignement, car il enseignait en homme qui a autorité, et non pas comme les scribes ». Qu’est-ce que cela veut dire enseigner avec autorité ? Jésus enseigne avec autorité du fait sa parole nourrissait le cœur de ceux et celles qui l’écoutaient. Jésus disait aux hommes et aux femmes comment ils doivent vivre pleinement, heureux et épanouis ; il leur rappelait ce pour quoi ils ont été créés ; leur révélant Celui qui les a créés et leur disait comment faire pour Le connaître et vivre selon sa volonté. Jésus enseignait par sa personne, sa vie et sa parole[1]. Les paroles de Jésus étaient des paroles pleines ; paroles qui avaient un contenu, elles s’adressaient au cœur de l’homme, de toute personne, la rejoignant dans ce qu’elle est et a de vrai, d’authentique, de plus humain. Jésus parlait au cœur de l’homme. Il répondait à la soif de la personne humaine du beau, du vrai, à sa soif d’aimer et d’être aimé. C’est pour cela que la personne, l’agir et la parole de Jésus n’ont pu et ne peuvent laisser personne indifférent. Dans l’évangile selon S. Jean nous lisons « Alors les grands prêtres et les pharisiens envoyèrent des gardes pour l’arrêter. Les gardes revinrent auprès des grands prêtres et des pharisiens, qui leur demandèrent : ‘’Pourquoi ne l’avez-vous pas amené ?’’ Les gardes répondirent : ‘’Jamais un homme n’a parlé de la sorte !’’ » (Jn 7, 32.45–46) Ainsi, même les gardes envoyés pour arrêter Jésus ont été obligés de confesser la vérité.
Chers amis, en ce 7e dimanche de Pâques, la parole de Dieu nous présente Jésus en prière. Jésus prie. La prière une autre expression de la manière dont Jésus communique. Il prie, implorant son Père. Nous sommes au chapitre 17 de S. Jean. C’est jeudi saint, veille du Vendredi SAINT, jour unique de l’histoire humaine, jour du Golgotha, jour où Dieu meurt sur la croix, crucifié par l’homme ; vendredi SAINT JOUR du crucifie-le, crucifie-le. Et quand on l’aura crucifié effectivement, ainsi suspendu sur la croix Jésus est celui-là même qui excuse ses bourreaux : « Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font ». Jusque dans sa mort et par sa mort Jésus communique la vie ; Jusque dans sa mort, la parole de Jésus, sa personne et son comportement respirent la vie. Tout en Jésus interpelle les hommes, tout homme l’invitant à accueillir en Lui Jésus, ce qui construit, édifie, pardonne, sanctifie et élève. C’est la sève de cette prière de Jésus, la veille de sa mort : « Père saint, garde mes disciples unis dans ton nom, le nom que tu m’as donné, pour qu’ils soient un, comme nous-mêmes. J’ai veillé sur eux, et aucun ne s’est perdu, sauf celui qui s’en va à sa perte de sorte que l’Écriture soit accomplie. Moi, je leur ai donné ta parole, et le monde les a pris en haine parce qu’ils n’appartiennent pas au monde, de même que moi je n’appartiens pas au monde. Je ne prie pas pour que tu les retires du monde, mais pour que tu les gardes du Mauvais. Ils n’appartiennent pas au monde, de même que moi, je n’appartiens pas au monde. Sanctifie-les dans la vérité : ta parole est vérité. De même que tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi, je les ai envoyés dans le monde. Et pour eux je me sanctifie moi-même, afin qu’ils soient, eux aussi, sanctifiés dans la vérité. »
SILENCE
Et que Dieu Tout-Puissant vous bénisse le Père, et le Fils et le Saint-Esprit. AMEN
Seigneur donne-leur le repos éternel et que brille à leurs yeux la lumière sans déclin. Qu’ils reposent en paix. Amen.
Ensemble pour le Christ. Ensemble pour notre diocèse
Je prie pour vous. Merci de prier pour moi. Que le Seigneur me donne de tenir au milieu de vous la place du serviteur humble et modeste qui est la mienne.
+ Jacques Danka LONGA
Evêque de Kara.
[1] Cf. Mgr Jacques Danka LONGA, homélie au Centre de Formation des Catéchistes et de Spiritualité, Bx Isidore BAKANJA, Souté, 9 janvier 2018.