HOMELIE A LA MESSE CHRISMALE DU SAMEDI 23 MARS 2024 EN LA PAROISSE Sts PIERRE ET PAUL A KARA
Pères Vicaire Général et Episcopal
Vous tous membres du presbyterium de Kara
Bonne fête, joyeux anniversaire. Courage et confiance dans la mission. Le Seigneur veille sur vous, sur nous et sur son Eglise. Faisons-Lui confiance
Chers frères et sœurs de la vie consacrée
Merci pour les services rendus aux prêtres et pour la collaboration saine avec eux dans les différents lieux du service des âmes dans le diocèse. Que le Seigneur nous donne de trouver toujours les attitudes et paroles, comportements et regards adéquats pour une collaboration toujours et toujours plus fructueuse et féconde au service des âmes et pour notre propre croissance spirituelle et humaine, morale et pastorale.
Chers fidèles engagés dans les différents groupes organisés, Vous tous qui cherchez, chacun selon ses forces et faiblesses, à vivre votre foi et à en témoigner dans vos familles, lieu de vie et de travail, soyez bénis et remerciés par le Seigneur. Rassurez-vous chers fidèles, quand le Seigneur s’engage avec une personne, notamment dans le baptême, Il reste fidèle, c’est-à-dire égal à Lui-même, jusqu’au bout.
Auditeurs et auditrices de RMT/K
Chers tous,
Merci d’être là et de prier pour les prêtres, vos prêtres.
Et puisqu’en ce jour nous célébrons la fête du sacerdoce ministériel, chers prêtres je nous propose de jeter un tout petit peu nos regards sur JESUS, notre Modèle, Celui en qui nous aussi nous avons été consacrés prêtres. Consacrés prêtres c’est-à-dire oints pour agir en lieu et place de Dieu, oints pour nourrir et guérir ; oints pour consoler et libérer ; oints pour bénir. Pour cette méditation relisons l’évangile de la messe chrismale que nous célébrons en ce jour : « En ce temps-là, Jésus vint à Nazareth, où il avait été élevé. Selon son habitude, il entra dans la synagogue le jour du sabbat, et il se leva pour faire la lecture. On lui remit le livre du prophète Isaïe. Il ouvrit le livre et trouva le passage où il est écrit : L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération, et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue, remettre en liberté les opprimés, annoncer une année favorable accordée par le Seigneur. Jésus referma le livre, le rendit au servant et s’assit. Tous, dans la synagogue, avaient les yeux fixés sur lui. Alors il se mit à leur dire : ‘’Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre.’’ »
En un certain sens et toute proportion gardée, comparaison n’étant pas raison, Jésus prononce un discours programme. Jésus est OINT, CONSACRE. Il a été conçu dans le sein de Marie par l’Esprit Saint. Jésus est l’envoyé du Père. Il est constamment en présence du Père. Durant toute sa vie, Il fait ce qu’Il voit faire du Père. « Moi, je ne peux rien faire de moi-même ; je rends mon jugement d’après ce que j’entends, et mon jugement est juste, parce que je ne cherche pas à faire ma volonté, mais la volonté de Celui qui m’a envoyé. » (Jn 5, 30). Il dit ce qu’Il entend de son Père. Jésus reçoit sa gloire non pas des hommes mais de son Père : « La gloire, je ne la reçois pas des hommes ; d’ailleurs je vous connais : vous n’avez pas en vous l’amour de Dieu.» (Jn 5,40–41). Ses œuvres témoignent pour Lui, en sa faveur : « les œuvres mêmes que je fais témoignent que le Père m’a envoyé. Et le Père qui m’a envoyé, lui, m’a rendu témoignage. » (Jn 5, 36).
Quand Jésus enseignait, tous, même ses adversaires reconnaissaient dans ses paroles et dans sa pédagogie quelque chose de tout à fait nouveau, inimitable : « les gardes revinrent auprès des grands prêtres et des pharisiens, qui leur demandèrent : ‘’Pourquoi ne l’avez-vous pas amené ? ‘’Les gardes répondirent : ‘’Jamais un homme n’a parlé de la sorte !’’Les pharisiens leur répliquèrent : ‘’Alors, vous aussi, vous vous êtes laissé égarer ? Parmi les chefs du peuple et les pharisiens, y en a‑t-il un seul qui ait cru en lui ? Quant à cette foule qui ne sait rien de la Loi, ce sont des maudits ! » En réalité, le commentaire des chefs du peuple et des pharisiens est un aveu d’impuissance, d’échec. Refusant la vérité, ils gesticulent, s’agitent, trouvant des excuses qui, d’ailleurs, sont mal formulées. Et Nicodème, cet ami « caché » de Jésus, celui-là qui était aller le voir de nuit, va le leur rappeler, discrètement, gentiment mais fermement : « ‘’Notre Loi permet-elle de juger un homme sans l’entendre d’abord pour savoir ce qu’il a fait ?’’ Ils lui répondirent : ‘’Serais- tu, toi aussi, de Galilée ? Cherche bien, et tu verras que jamais aucun prophète ne surgit de Galilée !’’ Puis ils s’en allèrent chacun chez soi ». Les chefs des prêtres et les pharisiens persistent et signent. Ils persistent dans leur refus de voir la réalité en face. C’est une chose de se tromper ou de commettre des erreurs. Mais persister dans l’erreur est un chemin glissant et très risquant. « Je suis venu en ce monde pour rendre un jugement : que ceux qui ne voient pas puissent voir, et que ceux qui voient deviennent aveugles. Si vous étiez aveugles, vous n’auriez pas de péché ; mais du moment que vous dites : “Nous voyons !”, votre péché demeure. » (Jn 9, 39.41)
Jésus, l’Envoyé du Père a été fidèle jusqu’au bout à son Père et à sa volonté. Mais pour être ainsi fidèle à son Père, Jésus a dû passer par l’incompréhension, le rejet, l’hostilité, l’adversité, les persécutions et les souffrances. Sur la croix, le cœur transpercé, les mains et les pieds percés par les clous qui les fixent sur le bois, Jésus a donné au monde de tous les temps et de tous les lieux la grâce de percevoir un RAYON de son Cœur : « Père, pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu’ils font. » (Lc 23,34).
Chers fidèles et particulièrement vous chers prêtres
Dans votre vie de chrétiens, dans votre ministère, ce n’est pas toujours que vous êtes ou serez compris. Il nous faut alors nous rappeler, surtout en ce temps de carême, et méditer ce que S. Pierre écrit en sa première lettre : « si vous supportez des coups pour avoir commis une faute, quel honneur en attendre ? Mais si vous supportez la souffrance pour avoir fait le bien, c’est une grâce aux yeux de Dieu. C’est bien à cela que vous avez été appelés, car c’est pour vous que le Christ, lui aussi, a souffert ; il vous a laissé un modèle afin que vous suiviez ses traces. Lui n’a pas commis de péché ; dans sa bouche, on n’a pas trouvé de mensonge. Insulté, il ne rendait pas l’insulte, dans la souffrance, il ne menaçait pas, mais il s’abandonnait à Celui qui juge avec justice. Lui-même a porté nos péchés, dans son corps, sur le bois, afin que, morts à nos péchés, nous vivions pour la justice. Par ses blessures, nous sommes guéris.» (1 P 2, 20–24)
Et que Dieu Tout-Puissant vous bénisse le Père, et le Fils et le Saint-Esprit. AMEN
Seigneur donne-leur le repos éternel et que brille à leurs yeux la lumière sans déclin. Qu’ils reposent en paix. Amen.
Ensemble pour le Christ. Ensemble pour notre diocèse
Je prie pour vous. Merci de prier pour moi. Que le Seigneur me donne de tenir au milieu de vous la place du serviteur humble et modeste.
+ Jacques Danka LONGA
Evêque de Kara.