HOMÉLIE AU PÈLERINAGE DIOCÉSAIN DES ADULTES A KARA
Pères vicaire général et vous, nos ainés dans le sacerdoce ministériel au diocèse de Kara,
Père Jérôme responsable de la commission diocésaine des pèlerinages catholiques,
Père Samson HOZO, curé de la paroisse Notre Dame des Douleurs
Consacrés religieux et laïcs
Chers Pères concélébrant
Auditeurs et auditrices de RMT/K et des autres médias
Chers tous,
Il y a deux semaines, nous étions réunis en ces mêmes lieux priant pour et avec les jeunes. Et aujourd’hui nous voici avec les adultes. Adultes d’aujourd’hui jeunes d’hier. Jeunes d’aujourd’hui adultes de demain. Il y a là un message très fort celui de la solidarité entre les générations, solidarité dans la responsabilité, solidarité qui appelle et sollicite compréhension et acceptation mutuelles, effort de se mettre à la place de l’autre en s’oubliant soi-même. Il y a et il devrait exister une réelle, une vraie FRATERNITE entre les adultes et les jeunes, entre les parents et leurs enfants. Fraternité comprise ici comme des enfants partageant l’unique écoulement et épanchement du cœur miséricordieux de l’unique PERE. NOTRE PERE qui es aux cieux. En chaque personne adulte, sommeille l’enfance, l’adolescence, la jeunesse. En chaque jeune bouillonne et bouge, émerge et s’éveille l’adulte qu’il est appelé à être. Il y a là comme un POINT, un POINT commun qui permet aux jeunes et aux adultes de se rencontrer, de se comprendre, de conjuguer ensemble et de construire l’unique famille humaine et divine, sauvée et sanctifiée par Jésus, dans son sang versé sur la croix.
Chers parents et chers éducateurs,
Merci pour votre sacerdoce. Le mot est lâché. Être parent, éducateur c’est une vocation ; une vocation qui ne peut être remplie, accomplie que si et seulement si l’on est animé par une vision qui va au-delà des raisons pratiques. Être adulte, éducateur, parent, c’est être responsable non seulement de ses enfants, de ceux dont vous avez directement et maintenant la charge mais c’est aussi et surtout partager la responsabilité de ce que sera de l’Eglise demain, la société de demain. Adultes d’aujourd’hui ! quelle Eglise, quel pays, quelle société voulons-nous demain et construisons-nous aujourd’hui ? Dieu veut que soyons et fait de nous ses collaborateurs dans la réalisation de ses volontés, de ses desseins d’amour sur notre pays, sur l’Eglise et sur l’humanité. En face des enfants, des jeunes à accompagner, à éduquer, un vrai adulte, consacré religieux ou laïc, Evêque ou prêtre, un vrai éducateur, un vrai parent doit avoir une vision c’est-à-dire il doit pouvoir répondre à cette question-ci : Quel type d’adulte pour quelle société, quelle Eglise demain ?
Et nous savons que laisser à lui seul, il sera difficile à l’homme de répondre adéquatement à cette question. Il faut alors la lumière de la foi, il faut la grâce de Dieu. Soyons de vrais chrétiens et chrétiennes. Plus nous le serons, plus le visage du monde actuel sera beau ; plus nous nous efforcerons de revenir au Seigneur en vivant selon ses commandements, plus il sera merveilleux, beaux de vivre en ce monde.
« Ah ! si chacun de nous vivait les commandements de Dieu : tu aimeras Dieu plus que tout. Tu ne voleras. Tu ne mentiras pas. Tu ne commettras pas d’adultère. Tu ne tueras pas. Si tous les chrétiens, tous les Evêques, tous les prêtres, toutes les personnes consacrées, tous les couples, tous les jeunes, tous les enfants, tous les confirmés vivaient ces commandements imaginez un peu le bonheur qu’il y aurait dans nos familles, nos villes et villages, nos pays, dans nos communautés, nos paroisses et nos diocèses [1]».
SILENCE
« Venez, retournons vers le Seigneur ! il a blessé, mais il nous guérira ; il a frappé, mais il nous soignera. Après deux jours, il nous rendra la vie ; il nous relèvera le troisième jour : alors, nous vivrons devant sa face. Efforçons-nous de connaître le Seigneur : son lever est aussi sûr que l’aurore ; il nous viendra comme la pluie, l’ondée qui arrose la terre. – Que ferai-je de toi, Éphraïm ? Que ferai-je de toi, Juda ? Votre fidélité, une brume du matin, une rosée d’aurore qui s’en va. Voilà pourquoi j’ai frappé par mes prophètes, donné la mort par les paroles de ma bouche : mon jugement jaillit comme la lumière. Je veux la fidélité, non le sacrifice, la connaissance de Dieu plus que les holocaustes. »
Je veux la fidélité dit le Seigneur. Dieu Lui-même est fidèle. Quand il s’engage avec quelqu’un, quand il s’engage avec nous, il ne revient pas sur ses engagements. Il ne remet pas en question ce qu’il a dit ou promit. En Lui, la pensée, la parole et l’action sont une seule et même chose.
Voilà pourquoi le croyant voit en Dieu un ROC, ROC ETERNEL. DIEU EST LE MÊME, HIER AUJOURD’HUI ET ETERNELLEMENT. Cela amène donc l’homme à compter sur Dieu en tout temps, en tout lieu et en toute chose.
Puisqu’avec le baptême nous entrons dans une relation d’alliance avec Dieu, ce dernier veut aussi pourvoir compter sur nous en tout temps, en tout lieu et en toute chose : Je veux la fidélité. Dieu veut des hommes et des femmes sûrs. En réalité nos relations avec le Seigneur sont des relations contre nature, anormales ; contre nature, anormales dans le sens où si Dieu est fidèle l’homme est presque constamment infidèle, il déçoit presque constamment Dieu. Que ferai-je de toi, Éphraïm ? Que ferai-je de toi, Juda ? Votre fidélité, une brume du matin, une rosée d’aurore qui s’en va. Voilà pourquoi j’ai frappé par mes prophètes, donné la mort par les paroles de ma bouche : mon jugement jaillit comme la lumière. Cela explique que seule le pardon et la miséricorde de Dieu peuvent donner à l’homme l’audace de mériter encore quelque chose de Dieu. Voilà pourquoi chacun de nous doit chercher dans sa vie à être plus comme le publicain de l’évangile de ce jour : Le publicain, lui, se tenait à distance et n’osait même pas lever les yeux vers le ciel ; mais il se frappait la poitrine, en disant : “Mon Dieu, montre-toi favorable au pécheur que je suis !” Je vous le déclare : quand ce dernier redescendit dans sa maison, c’est lui qui était devenu un homme juste, plutôt que l’autre. Qui s’élève sera abaissé ; qui s’abaisse sera élevé. »
Que Marie, l’Immaculée Conception, la Mère de Jésus, Refuge des pécheurs, La toute belle, La toute sainte, La pleine de grâce, Elle qui nous désire, nous attire, nous aime, qu’elle intercède pour nous.
Et que Dieu Tout-Puissant vous bénisse le Père, et le Fils et le Saint-Esprit. AMEN
Seigneur donne-leur le repos éternel et que brille à leurs yeux la lumière sans déclin. Qu’ils reposent en paix. Amen.
Ensemble pour le Christ. Ensemble pour notre diocèse
Je prie pour vous. Merci de prier pour moi. Que le Seigneur me donne de tenir au milieu de vous la place du serviteur humble et modeste.
+ Jacques Danka LONGA
Evêque de Kara.
[1] Mgr Jacques Danka LONGA, Homélie du dimanche 3 mars 2024, église Sainte Anne, Tchitchao.