Le dio­cèse de Kara pleure une de ses filles, la Sœur Antoi­nette KALAO, laïque consa­crée de l’ins­ti­tut sécu­lier l’Al­liance Mariale issue de la grande famille Maria­niste. Après 22 ans de vie à la suite du Christ et au ser­vice de l’E­glise famille de Dieu à Kara, elle s’est endor­mie dans le Sei­gneur dans la soi­rée du 02 octobre 2023 à l’âge de 58 ans. Nous vous pro­po­sons ici l’ho­mé­lie de cir­cons­tance pro­non­cée par Mgr Jacques Dan­ka LONGA, l’or­di­naire du lieu.

Homé­lie ( Rm 8, 31b-35.37–39 ; Ps 15 ; Mc 14, 32–36)

Sœur LISANNA, conseillère générale

Sœur Eugé­nie, res­pon­sable natio­nale de l’Alliance Mariale

Pre Jonas KPATCHA, régio­nal de la socié­té de Marie

Père Salo­mon BOULIWA, vicaire épis­co­pal char­gée de la vie consacrée,

Sœurs consa­crés membres de l’Alliance Mariale et vous tous, membres de la grande famille marianistes

Pères concé­lé­brants,

Chers membres de la famille humaine de Marie Antoinette

Chers tous et chères toutes,

Tous nous avons appris le départ vers la mai­son du Père de sœur Marie Antoi­nette KALAO. Nous sommes en train de célé­brer la messe de ses obsèques. S’il en est ain­si nous ne sommes pas venus pleu­rer Antoi­nette. Nous ne sommes pas venus célé­brer la mort d’une per­sonne. Nous sommes venus rap­pe­ler à la mémoire de notre cœur et de notre foi ce qui nous habite et nous trans­fi­gure, peti­te­ment, len­te­ment mais sûre­ment. Nous sommes venus en effet célé­brer l’eucharistie. Eucha­ris­tie où le CHRIST est magni­fié, ado­ré, prié et reçu en nour­ri­ture. A l’invitation du prêtre qui dit : « Il est grand le mys­tère de la foi » tous nous répon­dons : « Nous annon­çons ta mort Sei­gneur Jésus. Nous pro­cla­mons ta résur­rec­tion, nous atten­dons ta venue dans la gloire ».

Notre foi nous enra­cine dans le pas­sé, le pré­sent et l’avenir de l’humanité. La foi chré­tienne nous immerge dans la tota­li­té du mys­tère du salut. Elle nous fait com­prendre et vivre la tota­li­té du temps et nous ouvre à l’éternel pré­sent auprès de Dieu et en Lui. Voi­là une expres­sion de ce que nous sommes venus vivre et rap­pe­ler à notre mémoire.

Nos devan­ciers avaient com­pris cela. Ils l’ont expé­ri­men­té et nous ont lais­sé leurs témoi­gnages, témoi­gnages dont la Parole de Dieu nous donne quelques tableaux. Ain­si par exemple, S. Paul dans la lec­ture que nous écou­té. Et avant lui le psal­miste qui nous fait dire : « Je bénis le Sei­gneur qui me conseille : même la nuit mon cœur m’a­ver­tit. Je garde le Sei­gneur devant moi sans relâche ; il est à ma droite : je suis inébran­lable. Mon cœur exulte, mon âme est en fête, ma chair elle-même repose en confiance : tu ne peux m’a­ban­don­ner à la mort ni lais­ser ton ami voir la cor­rup­tion. Tu m’ap­prends le che­min de la vie : + devant ta face, débor­de­ment de joie ! A ta droite, éter­ni­té de délices ! » (Ps 15, 7–11)

Tu ne peux m’abandonner à la mort ni lais­ser ton ami voir la cor­rup­tion. Dans le livre des actes des apôtres, S. Pierre inter­pré­tant ce psaume applique ce ver­set à Jésus en affir­mant : « Comme David était pro­phète, il savait que Dieu lui avait juré de faire asseoir sur son trône un homme issu de lui. Il a vu d’avance la résur­rec­tion du Christ, dont il a par­lé ain­si : Il n’a pas été aban­don­né à la mort, et sa chair n’a pas vu la cor­rup­tion. Ce Jésus, Dieu l’a res­sus­ci­té. » (Cf Ac 2, 30–33).

Chers amis,

Dans l’évangile qui a été pro­cla­mé nous avons enten­du qu’au seuil de sa pas­sion, Jésus priait en disant : « Abba… Père, tout est pos­sible pour toi. Éloigne de moi cette coupe. Cepen­dant, non pas ce que moi, je veux, mais ce que toi, tu veux ! » Jésus est pour le chré­tien exemple et modèle aus­si bien dans sa per­sonne, sa vie que son ensei­gne­ment et sa mort. A sa suite, Marie Antoi­nette pour qui nous offrons cette messe a connu l’épreuve, la dou­leur, la fra­gi­li­té, la fai­blesse, la souf­france. Elle a fait l’expérience de ses limites dans son corps. Qui sait s’il ne lui est pas arri­vé de faire cette prière de Jésus, l’une ou l’autre fois dans cette épreuve qu’elle a connu. Abba… Père, tout est pos­sible pour toi. Éloigne de moi cette coupe. Cepen­dant, non pas ce que moi, je veux, mais ce que toi, tu veux ! La vie de toute per­sonne, par­ti­cu­liè­re­ment du chré­tien et plus spé­cia­le­ment de l’Evêque, du prêtre, du consa­cré n’a de sens que dans l’expérience de cette prière de Jésus « Abba… Père, tout est pos­sible pour toi. Éloigne de moi cette coupe. Cepen­dant, non pas ce que moi, je veux, mais ce que toi, tu veux !

Consa­cré nous avons pour voca­tion, pour rai­son ultime que la volon­té de Dieu s’accomplisse en nous et à tra­vers nous dans l’Eglise. Que je souffre l’abandon des amis ou les moque­ries des hommes, dans les moments des accla­ma­tions de louanges ou de rejet, une seule chose compte et doit comp­ter : non pas ce que moi, je veux, mais ce que toi, tu veux ! »

Je pense que c’est cela qui fait dire à S. Paul ce que nous avons enten­du dans la pre­mière lec­ture qui nous a été faite : « qui pour­ra nous sépa­rer de l’amour du Christ ? la détresse ? l’angoisse ? la per­sé­cu­tion ? la faim ? le dénue­ment ? le dan­ger ? le glaive ?Mais, en tout cela nous sommes les grands vain­queurs grâce à celui qui nous a aimés. J’en ai la cer­ti­tude : ni la mort ni la vie, ni les anges ni les Prin­ci­pau­tés célestes, ni le pré­sent ni l’avenir, ni les Puis­sances, ni les hau­teurs, ni les abîmes, ni aucune autre créa­ture, rien ne pour­ra nous sépa­rer de l’amour de Dieu qui est dans le Christ Jésus notre Sei­gneur. » (Rm 8, 35.37–39).

Chers membres de la famille humaine de Sr Marie Antoi­nette en vous pré­sen­tant mes condo­léances, j’implore la grâce de Dieu sur cha­cun de vous afin que, de jour en jour vous gran­dis­siez dans la cer­ti­tude que celui qui croit est vain­queur de tout.

Chers com­pa­gnons de route de Sr. KALAO, dans la famille maria­niste et par­ti­cu­liè­re­ment dans l’Alliance mariale, condo­léances à vous tous. Que le Sei­gneur for­ti­fie cha­cun de vous et qu’Il affer­misse vos pas dans la confes­sion de votre foi et dans le témoi­gnage joyeux et fidèle de ce que vous avez choi­si de vivre.

Chers tous,

Que Marie, la Vierge du Faites tout ce qu’Il vous dira, obtienne à cha­cun de nous de vivre et de témoi­gner de l’Evangile dans la bonne ou la mau­vaise san­té, dans les peines ou la joie, dans l’humiliation ou dans la gloire.

Et que Dieu tout-puis­sant vous bénisse, le Père et le Fils et le Saint Esprit. Amen

Sei­gneur donne-lui le repos éter­nel et que brille à ses yeux la lumière sans déclin. Qu’elle repos en paix.

Sei­gneur donne-leur le repos éter­nel et que brille à leurs yeux la lumière sans déclin. Qu’ils reposent en paix. Amen.

ENSEMBLE POUR LE CHRIST. ENSEMBLE POUR NOTRE DIOCESE.

+ Jacques Dan­ka LONGA

Evêque de Kara