Le same­di 21 décembre, par l’im­po­si­tion des mains de Mgr Jacques Dan­ka LONGA, les abbés Clé­ment TCHETCHE, Joseph SOBA et Fran­çois MADJALWA, sont entrés dans l’ordre des prêtres. C’est au cours d’une messe à la cathé­drale Saints Pierre et Paul de Kara avec la par­ti­ci­pa­tion de plus d’une cen­taine de prêtres du dio­cèse de Kara et des dio­cèses voi­sins. Cette action de grâce a connu la par­ti­ci­pa­tions de nombre fidèles et d’une par­terre de reli­gieux et religieuses.

Voi­ci en inté­gra­li­té l’ho­mé­lie de Mgr Jacques Dan­ka LONGA

Bien-aimés dans le Sei­gneur
Nous avons été convo­qués par le Sei­gneur, à l’occasion de l’ordination pres­by­té­rale de trois (3) jeunes aux par­cours dif­fé­rents de par leur taille, leur édu­ca­tion, leurs parents, leurs talents, leurs légi­times ambi­tions, leurs dési­rs, leurs tem­pé­ra­ments, carac­tères et dons reçus. Dif­fé­rents oui mais d’une diver­si­té qui est expres­sion de la richesse infi­nie de Dieu. Dif­fé­rents oui mais unis dans le même pro­jet et des­sein d’amour de Dieu sur cha­cun et sur tous. Dif­fé­rents mais ani­més tous, je l’espère, par un même désir, celui d’être et de deve­nir saint. Joseph, Clé­ment Fran­çois, dites-moi, est-ce que je me trompe ? Au-delà du fait d’être prêtre quelle est, quelle serait votre désir pro­fond ? Si ce n’est celui de par­ve­nir à la sain­te­té ?
« Parle à toute l’assemblée des fils d’Israël. Tu leur diras : Soyez saints, car moi, le Sei­gneur votre Dieu, je suis saint. » (Lv 19, 2). Tel fut le thème de la retraite des prêtres du pres­by­te­rium de Kara en juin 2023.
Entrai­ner le peuple de Dieu sur les voies de la sain­te­té, n’est-ce pas la mis­sion prin­ci­pale de l’Evêque, du prêtre, du reli­gieux, de la reli­gieuse, du consa­cré et de la consa­crée ? Dans sa pre­mière lettre aux corin­thiens S. Paul écrit « avec les faibles, j’ai été faible, pour gagner les faibles. Je me suis fait tout à tous pour en sau­ver à tout prix quelques-uns. Et tout cela, je le fais à cause de l’Évangile, pour y avoir part, moi aus­si. Moi, si je cours, ce n’est pas sans fixer le but ; si je fais de la lutte, ce n’est pas en frap­pant dans le vide. Mais je traite dure­ment mon corps, j’en fais mon esclave, pour évi­ter qu’après avoir pro­cla­mé l’Évangile à d’autres, je sois moi-même dis­qua­li­fié. » ( 1 Co 9, 22–23.26–27).
Selon les termes du dia­logue qui aura lieu tout à l’heure après, entre vous les ordi­nands et l’Évêque, le prêtre reçoit pour mis­sion de nour­rir les gens de la PAROLE DE DIEU ET DES SACREMENTS c’est-à-dire la mis­sion du prêtre est de don­ner DIEU aux femmes et aux hommes créés jus­te­ment à l’image et à la res­sem­blance de Dieu. Et puisqu’on ne peut réel­le­ment don­ner que ce qu’on a et ce qu’on est, le prêtre doit cher­cher d’abord à se rem­plir lui-même de Dieu.
Sur ce che­min la Vierge, Vierge Mère, Vierge des Vierges, Vierge puis­sante, Vierge toute sainte, toute belle, reste l’unique modèle. Jésus, voyant sa mère, et près d’elle le dis­ciple qu’il aimait, dit à sa mère : ‘’Femme, voi­ci ton fils.’’ Puis il dit au dis­ciple : ‘’Voi­ci ta mère.’’ Et à par­tir de cette heure-là, le dis­ciple la prit chez lui. » (Jn 19, 26–27). C’est donc à Elle, Marie que Jésus mou­rant sur la croix, nous a tous confié et par­ti­cu­liè­re­ment le prêtre. Et c’est bien d’elle aus­si que l’évangile de ce 3e same­di de l’avent nous parle.
«En ces jours-là, Marie se mit en route et se ren­dit avec empres­se­ment vers la région mon­ta­gneuse, dans une ville de Judée. Elle entra dans la mai­son de Zacha­rie et salua Éli­sa­beth. Or, quand Éli­sa­beth enten­dit la salu­ta­tion de Marie, l’enfant tres­saillit en elle. Alors, Éli­sa­beth fut rem­plie d’Esprit Saint, et s’écria d’une voix forte : ‘’Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. D’où m’est-il don­né que la mère de mon Sei­gneur vienne jusqu’à moi ? Car, lorsque tes paroles de salu­ta­tion sont par­ve­nues à mes oreilles, l’enfant a tres­sailli d’allégresse en moi. Heu­reuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Sei­gneur. ‘’»
Après avoir reçu la visite de l’ange Gabriel, après s’être offerte à Dieu et à sa volon­té, Marie rend visite à sa cou­sine Eli­sa­beth. Marie vient à Eli­sa­beth non plus sim­ple­ment comme cou­sine mais elle vient por­tant en Elle Jésus, le Fils de Dieu. Par leur OUI à Dieu et à sa volon­té sur elles, les rela­tions entre Marie et Eli­sa­beth sont désor­mais de l’ordre sur­na­tu­rel. Toutes deux (2), par leur foi, entrent pour tou­jours dans les des­seins d’amour de Dieu et du salut offert à l’humanité entière. Par leur OUI à Dieu et à sa volon­té les rela­tions entre les deux femmes sont trans­for­mées, trans­fi­gu­rées, éle­vées au sein de Dieu. Ces rela­tions sont de l’ordre sur­na­tu­rel, de l’ordre de la foi. Quand Dieu fait irrup­tion dans la vie d’une per­sonne, Il trans­fi­gure et élève la per­sonne, de sorte que cette der­nière par­tage les vues et les des­seins de Dieu, vues et des­seins qui embrassent, enve­loppent tout homme et toute femme. Voi­là pour­quoi, l’appelé, le consa­cré, regarde et juge le monde et les choses à tra­vers le cœur et le regard de Dieu.
Quand Éli­sa­beth enten­dit la salu­ta­tion de Marie, l’enfant tres­saillit en elle. Alors, Éli­sa­beth fut rem­plie d’Esprit Saint. Por­tant Jésus, le Fils de Dieu, la 2e per­sonne divine en elle, Marie répand l’Esprit autour d’elle. Dans la seule salu­ta­tion de Marie, Eli­sa­beth est rem­pli d’allégresse et S. Jean-Bap­tiste tres­saille de joie, en son sein. On ne peut ren­con­trer Marie sans ren­con­trer Dieu. Nul ne peut lui par­ler sans entendre Dieu lui répondre.
Évêque, prêtre tu es appe­lé à deve­nir comme MARIE. Consa­cré, la fécon­di­té et la sain­te­té de ta consé­cra­tion sont à la mesure de ton ouver­ture et de ton accueil de Dieu dans ta vie et dans ton cœur. En cela Marie est ton modèle.
Chré­tien, tu as pour voca­tion d’être porte-Dieu puisque par le bap­tême tu deviens fils ou fille du PERE, frère ou sœur du Fils unique et temple de l’Esprit Saint. En cela Marie est un exemple pour toi.
Bien-aimés dans le Sei­gneur
Il est déter­mi­nant pour nous Évêque, prêtre consa­cré, fidèle chré­tien d’imiter Marie, de lui deman­der chaque jour avec insis­tance de nous livrer à l’Esprit Saint pour que nous deve­nions tou­jours davan­tage des saints et des saintes, des hommes et des femmes qui répandent autour d’eux le par­fum de Dieu. Que nous deve­nions chaque jour davan­tage, des hommes et des femmes à tra­vers qui les autres font cha­cun l’expérience d’Elisabeth, quand Éli­sa­beth enten­dit la salu­ta­tion de Marie elle fut rem­plie d’Esprit Saint.
SILENCE
Que Dieu tout-puis­sant vous bénisse, le Père et le Fils et le Saint Esprit. Amen.
Sei­gneur donne-leur le repos éter­nel et que brille à leurs yeux la lumière sans déclin. Qu’ils reposent en paix. Amen.
Je prie pour vous. Mer­ci de prier pour moi. Que je sache tenir au milieu de vous la place de ser­vi­teur humble et modeste, qui est la mienne.

ENSEMBLE POUR LE CHRIST. ENSEMBLE POUR NOTRE DIOCESE.

+Jacques Dans LONGA
Evêque de Kara