Homélie prononcée à messe des obsèques du RP. Michel Diyen SANBENA-BATTA’A en l’Eglise cathédrale SS. Pierre et Paul, Kara
Merci à vous excellences messeigneurs Célestin-Marie GAOUA, évêque de Sokodé et Jacques ANULUNDA, évêque émérite de Dapaong. Merci d’avoir fait le déplacement de Kara pour les obsèques du RP. Michel SANBENA-BATTA’A. Que le Seigneur exauce nos prières, vous bénisse et fasse pleuvoir sur vous et tous ceux et celles qui vous sont chers ses grâces.
Père Romain BOTTA, Abbé de l’Dbbaye de l’Incarnation d’Agbang, merci pour votre présence et pour ce que cela vous a coûté comme sacrifices
Pères vicaires généraux et épiscopaux
Chers membres des familles éplorées notamment SANBENA-BATTA’A et NONOSA
Révérends pères,
Frères et sœurs consacrés religieux et laïcs
Autorités politiques, civiles et militaires
Chers amis,
Merci à Dieu. Au fil des années je comprends mieux qu’il faut rendre grâce à Dieu, le louer en toute circonstance. Car ce qui nous restera quand nous aurons tout perdu, tout quitté c’est la louange, la contemplation, l’action de grâce au ciel. Oui au ciel nous vivrons de la contemplation de Dieu. Louer Dieu c’est fixer son attention sur Dieu Lui-même, mettre Dieu au centre se perdre en Lui et en le regardant Lui comme unique bien qui comble tout. L’expérience de Pierre au mont tabor dans la transfiguration du Seigneur en est un exemple. Merci donc à Dieu dont la Providence prend soin de nous. Merci à Lui pour ce que fut la personne, la vie et l’histoire du P. Michel SANBENA-BATTA’A. Merci à vous tous, qui avez entouré de vos soins le P. Michel particulièrement durant ces dernières semaines sur cette terre, à S. Luc, Tchannadè, au CHU de Kara et à l’hôpital S. Jean de Dieu de Tanguiéta : parents, amis, médecins traitants. Le père Michel lui-même écrit dans son testament : « Je demande pardon à tous ceux que j’aurais d’une façon ou d’une autre offensé et remercie vivement tous ceux qui m’ont aimé, porté et supporté tout au long de ma vie : mes parents, mes frères et sœurs, neveux et nièces, cousins et cousines du côté paternel et maternel, tous ceux-là pour lesquels j’ai été un Père, un frère, un ami et vis-versa »
C’est vrai, l’occasion qui nous rassemble reste la messe des funérailles du Père Michel. Mais au-delà, c’est Jésus qui nous rassemble. En effet celui qui nous a quittés dans la nuit du mercredi saint au jeudi saint 2024, est UN CHRETIEN, UN PRÊTRE. Homme, il a connu le Christ et reçu le baptême devenant ainsi fils de Dieu, héritier avec le Christ de la gloire à venir. Dans sa lettre aux romains, Paul écrit, « Puisque nous sommes ses enfants, nous sommes aussi ses héritiers : héritiers de Dieu, héritiers avec le Christ, si du moins nous souffrons avec lui pour être avec lui dans la gloire.» (Cf.Rm 8, 17–21).
Puisque nous sommes ses enfants, nous sommes aussi ses héritiers : héritiers de Dieu, héritiers avec le Christ, si du moins nous souffrons avec lui pour être avec lui dans la gloire. Dans ses longues années de pèlerinage terrestre le P. Michel a connu la souffrance particulièrement depuis le 18 février 2024 où il a eu cette chute dont il ne s’est plus remis jusqu’à son départ vers le Père.
En concluant son testament le P. Michel écrit : « priez, priez, priez pour moi ». C’est que nous faisons par cette messe. En offrant cette messe nous nous unissons à Jésus le grand prêtre par excellence, Lui en qui Michel et nous qui sommes encore sur cette terre avons mis notre foi. Oui la célébration des obsèques d’un prêtre, d’un chrétien est toujours célébration de la foi, célébration de la Pâques du Seigneur, affirmation qu’en Jésus Christ la mort n’a pas le dernier mot. Car ressuscité des morts le Christ ne meurt plus. Sur la mort n’a plus aucun pouvoir.
« ‘’Nous vous avions formellement interdit d’enseigner au nom de celui-là, et voilà que vous remplissez Jérusalem de votre enseignement. Vous voulez donc faire retomber sur nous le sang de cet homme !’’En réponse, Pierre et les Apôtres déclarèrent : ‘’Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes. Le Dieu de nos pères a ressuscité Jésus, que vous aviez exécuté en le suspendant au bois du supplice. C’est lui que Dieu, par sa main droite, a élevé, en faisant de lui le Prince et le Sauveur, pour accorder à Israël la conversion et le pardon des péchés. Quant à nous, nous sommes les témoins de tout cela, avec l’Esprit Saint, que Dieu a donné à ceux qui lui obéissent.’’ Ceux qui les avaient entendus étaient exaspérés et projetaient de les supprimer.»
Ces apôtres qui affirment courageusement leur foi sont ceux-là même qui au cours de la passion et de la mort de Jésus ont fui, abandonnant leur Maître. Après la pentecôte, fortifiés par l’Esprit Saint, rempli de la force d’en haut, les apôtres n’ont plus peur. En face du danger de mort, les apôtres affirment courageusement leur foi. Menacés de mort ils vont pourtant continuer à enseigner le nom de Jésus. Jésus les habite. Jésus est en eux. Jésus les consume du feu de son Esprit. « Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes. Quant à nous, nous sommes les témoins de tout cela, avec l’Esprit Saint, que Dieu a donné à ceux qui lui obéissent. »
Chers amis,
La foi en Jésus Christ est un cheminement, une découverte progressive du vrai sens des choses, du monde, de l’homme. Elle est une entrée progressive dans le mystère de Dieu, entrée faite de surprises et d’étonnements qui amènent progressivement à compter plus sur Dieu que sur soi-même. Plus les années passent plus le chrétien comprend combien il est pauvre, petit, faible. Plus l’on comprend cela plus on fait la place à Dieu et plus on est fort pour confesser comme les apôtres Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes.
Chrétiens, nous sommes habités par l’Esprit Saint, appelés à témoigner de Jésus. En réalité plus les années passent plus le chrétien devient pauvre ne comptant davantage que sur Dieu. C’est ce qui explique que l’on commence par relativiser accordant peu d’importance à ce qui auparavant semblait être de l’or ou du diamant. La foi invite à aller au-delà de ce que les yeux voient et de que les oreilles entendent. Elle ouvre le cœur et l’âme aux réalités éternelles. Oui « Le Père aime le Fils et il a tout remis dans sa main. Celui qui croit au Fils a la vie éternelle ; celui qui refuse de croire le Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui. »
Seigneur donne-lui le repos éternel et que brille à ses yeux la lumière sans déclin. Qu’Il repose en paix.
Et que Dieu tout-puissant vous bénisse, le Père le Fils et le Saint –Esprit Amen.
Ensemble pour le Christ. Ensemble pour notre diocèse
Je prie pour vous. Merci de prier pour moi. Que le Seigneur me donne de tenir au milieu de vous la place du serviteur humble et modeste.
+ Jacques Danka LONGA
Evêque de Kara.