Homélie à l’ordination presbytérale du Fr Noël KONE, OFM, à la paroisse S. Antoine de Padoue, Soumbou
Père Virgile AGBESSI, ministre provincial de la Province du Verbe Incarné,
Père Alexis Bomda MENSAH, curé de la paroisse S. Antoine de Padoue
Fr KONE, l’élu du jour
Pères concélébrant
Sœurs et frères consacrés, religieux et laïcs
Mesdames et messieurs les élus locaux
Mesdames et messieurs les chefs traditionnels
Chers invités et chers tous,
Nous sommes au 2 février 2024. Liturgiquement c’est la fête de la présentation du Seigneur. Et c’est ce jour que dans sa Providence Dieu a voulu que le Fr KONE soit présenté pour être ordonné prêtre de Jésus-Christ. Prêtre pour le service de la parole et des sacrements, prêtre pour nourrir le peuple de Dieu. Dieu qui aime l’homme, tout homme et toute femme. Dieu qui se fait l’un de nous, qui est proche. Dieu dont le nom est miséricorde, Joie éternelle, amour, Lumière, Seigneur, Bonté infinie, Souverain bien. Dieu qui veut être aimé, reçu, accueilli, écouté. Dieu qui se donne, se livre entre les mains des hommes. « Ma vie, nul ne me la prend mais c’est moi qui la donne »
Prêtre de Jésus Christ, tu le deviens, frère. Prêtre de Jésus Christ, tu reçois une mission, une responsabilité. Autant le sacerdoce ministériel est un don, une grâce autant il est une charge. « Et quel est l’intendant fidèle et sensé à qui le maître confiera la charge de son personnel pour distribuer, en temps voulu, la ration de nourriture ? Heureux ce serviteur que son maître, en arrivant, trouvera en train d’agir ainsi ! Vraiment, je vous le déclare : il l’établira sur tous ses biens. » (Lc 12, 42–44)
Le bonheur du prêtre lui vient de la fidélité aux engagements qu’il prend le jour de son ordination. Le dialogue qui suivra tout à l’heure entre l’évêque et l’ordinand, entre l’Evêque et toi, frère, exprime bien ces engagements que tu prendras en présence de l’Eglise ici représentée.
Le prêtre est pour le peuple. Le prêtre est un don de Dieu pour son peuple. Le prêtre est offert par Dieu à son peuple. Le prêtre n’a de vie et de bonheur que dans le don de lui-même pour le service du peuple : prédication fidèle de la parole de Dieu à travers la catéchèse donnée avec soin et foi, l’homélie comme nourriture spirituelle ; les sacrements surtout la messe célébrée avec foi et selon l’Eglise ; l’accompagnement des fidèles à travers la proximité, l’accueil et l’écoute des personnes, des mouvements d’action catholique et des groupes de prières. Le prêtre qui vit à ce rythme ne peut avoir qu’une vie livrée, donnée pour la vie du monde à l’instar et à la suite de Jésus.
Un évêque s’adressant aux prêtres disait ceci : « Quoique nous puissions dire, les fidèles nous écoutent, nous suivent, en ce qu’ils peuvent, nous soutiennent, nous respectent. Mais en même temps, ils attendent beaucoup de nous car ils reçoivent beaucoup aussi de nous. C’est paradoxal mais c’est là la vérité spirituelle de la chose : les hommes reçoivent beaucoup du prêtre et c’est parce qu’ils reçoivent beaucoup de lui, qu’ils en attendent aussi beaucoup. Le prêtre peut tout donné aux fidèles, ils en demanderont toujours davantage. Et c’est bien qu’il en soit ainsi car le prêtre est pour les autres. Tout cela me faire dire que le sacerdoce ministériel est l’une des choses les mieux et les plus partagées. Voilà pourquoi la vie et la personne du prêtre intéressent tous. Voilà pourquoi le prêtre, en réalité et en définitive, n’a pas de vie privée. Voilà pourquoi quand le prêtre fête c’est la fête du peuple. Ce qui touche à la personne du prêtre, qu’il le veuille ou non, touche au peuple. »
Chers prêtres,
Cher ordinand,
Nous avons donné tout mais nous avons encore à tout donner, jusqu’au dernier soupir. Notre Père Recteur au grand séminaire nous disait que le prêtre meurt usé. Oui le prêtre meurt usé car c’est sa vocation : le prenez et mangez, et le prenez buvez deviennent chaque jour réalités dans la vie et la personne du prêtre. Dans la mesure où ces paroles consécratoires deviennent réalité dans l’existence du prêtre, dans cette même mesure, il est et devient vraiment prêtre, un prêtre heureux, un prêtre qui tient sa place.
Chers fidèles,
Merci d’être et de faire la joie du prêtre, de vos prêtres. Merci pour l’amour que vous avez pour les prêtres : amour qui construit, amour qui est charité, amour qui édifie, amour qui élève, amour qui aide l’autre à vivre sa vocation, amour qui élève et l’être aimé et l’aimant. Il s’agit de cet amour dont Jésus a parlé et qu’il a vivement recommandé à ses apôtres le soir du jeudi saint : voici mon commandement : aimez-vous les uns les autres comme moi je vous ai aimé.
« Puisque les enfants des hommes ont en commun le sang et la chair, Jésus a partagé, lui aussi, pareille condition : ainsi, par sa mort, il a pu réduire à l’impuissance celui qui possédait le pouvoir de la mort, c’est-à-dire le diable, et il a rendu libres tous ceux qui, par crainte de la mort, passaient toute leur vie dans une situation d’esclaves. Car ceux qu’il prend en charge, ce ne sont pas les anges, c’est la descendance d’Abraham. Il lui fallait donc se rendre en tout semblable à ses frères, pour devenir un grand prêtre miséricordieux et digne de foi pour les relations avec Dieu, afin d’enlever les péchés du peuple. Et parce qu’il a souffert jusqu’au bout l’épreuve de sa Passion, il est capable de porter secours à ceux qui subissent une épreuve. »
Que l’exemple de Jésus, que le don de Lui-même au Père sur la croix, don célébré et reçu dans chaque eucharistie, soit la force et la joie aussi bien des Evêques, des prêtres, des consacrés que les fidèles laïcs.
Je prie pour vous. Merci de prier pour moi. Que le Seigneur me donne de tenir au milieu de vous la place de serviteur qui est la mienne.
Et que Dieu tout-puissant vous bénisse le Père et le Fils et le Saint Esprit. Amen.
Seigneur donne-leur le repos éternel et que brille ç leurs yeux la lumière sans déclin. Qu’ils reposent en paix. Amen
Ensemble pour le Christ. Ensemble pour notre diocèse.
+ Jacques Danka LONGA
Evêque de Kara