Homélie du 25e dimanche ordinaire année A à la Paroisse S. Joseph Ouvrier de Baga. Messe d’installation du nouvel administrateur : RP. Vincent de Paul ANIRIME, Don Orione
Père Vincent de Paul, administrateur paroissial
Et vous pères concélébrants
Vous tous fidèles de la paroisse S. Joseph
En ce jour c’est la Journée Mondiale de prière pour les Migrants. La réalité de migrations touche tous les continents et pays interpellant la charité inventive des chrétiens que nous sommes.
Nous avons vécu, tout au début, les rites essentiels de la cérémonie de ce jour. Ainsi Vincent de Paul que vous avez connu jusqu’ici comme vicaire devient le premier responsable de vos âmes, dans cette paroisse. Il est le pasteur propre de cette paroisse. Il répond devant Dieu de vos âmes. Désormais vous devez l’écouter comme votre pasteur. Il vous faut donc poser sur lui un nouveau regard, celui de fils et de filles porté sur leur père. Fils et filles attendant de lui la nourriture spirituelle qu’il faut ; fils et filles n’attendant de ne recevoir de lui que le seul et unique vrai don : DIEU. On ne vient au prêtre que pour recevoir Dieu. Le prêtre n’a qu’une chose, une seule chose à offrir aux hommes, aux femmes, aux filles, aux enfants, aux jeunes riches ou pauvres, amis ou ennemis. Cette chose c’est Dieu. Tout ceci veut dire que le prêtre doit être lui-même rempli de Dieu. Il doit lui-même se recevoir de Dieu.
Père Vincent de Paul,
Vous mesurez donc suffisamment votre responsabilité. Je vous souhaite à vous aussi de revêtir le plus vite possible l’autorité d’administrateur paroissial. Il vous faut vous aussi vous convertir à votre nouveau statut, à votre nouvelle charge.
Fidèles paroissiens vicaires, il faut chacun pour sa part se convertir par rapport au regard que je pose sur l’autre. Ainsi, que personne ne succombe à la tentation de dire : « je le connais. Il est comme ça ».
SILENCE
« Frères soit que je vive, soit que je meure, le Christ sera glorifié en mon corps. En effet pour moi, vivre c’est le Christ, et mourir est un avantage. Mais si, en vivant en ce monde, j’arrive à faire un travail utile, je ne sais plus comment choisir. Je ne sens pris entre les deux : je désire partir pour être avec le Christ, car c’est bien préférable, mais, à cause de vous, demeurer en ce monde est encore plus nécessaire. Quant à vous ayez un comportement digne de l’Evangile du Christ »
Pour S. Paul, partir vers la maison du Père ou continuer par vivre sur cette terre n’a d’importance qu’en relation au Christ. Ce qui compte pour Paul ce n’est pas de vivre de longues années. Ce qui compte pour lui c’est le service du Christ et de son Evangile. Bref la raison de vivre de Paul c’est le CHRIST. Et nous, quelle est notre raison de vivre ? Qu’est-ce qui fait la sève de notre existence. Vivre pour le Christ ce n’est pas accumuler les années, fussent-elles nombreuses. Vivre pour le chrétien c’est accueillir chaque jour davantage le Christ dans son cœur et son âme, témoignant de Lui au milieu de ses frères et sœurs. Ce qui fait dire à S. Paul ceci : Quant à vous ayez un comportement digne de l’Evangile du Christ. À chacun de nous de voir si son comportement est digne de l’Evangile.
« Quand vint le tour des premiers, ils pensaient recevoir davantage, mais ils reçurent, eux aussi, chacun une pièce d’un denier. En la recevant, ils récriminaient contre le maître du domaine : ‘’ceux-là, n’ont qu’une heure, et tu les traites à l’égal de nous, qui avons enduré le poids du jour et de la chaleur ! Mais le maître répondit l’un d’entre eux : ‘’ mon ami, je ne suis pas injuste envers toi. N’as-tu pas été d’accord avec moi pour un denier ? Prends ce qui te revient, et va‑t’en. Je veux donner au dernier autant qu’à toi ; n’ai-je pas le droit de faire ce que je veux de mes biens ? »
Chers amis,
Je ne sais pas ce que vous ressentez en réécoutant ces paroles de l’évangile de ce jour. Il peut nous arriver de penser que nous méritons plus que les autres. Au lieu de nous contenter de ce qui nous revient, il arrive parfois que nous nous comparions aux autres. Cela est et peut être souvent et malheureusement la cause de nos sentiments de frustrations, de nos tristesses, de nos rendez-vous manqués au bonheur de vivre et de la vie. Nous sommes enclins à faire des comparaisons, à penser que Dieu est injuste envers nous.
Le maître répondit à l’un d’entre eux : ‘’ mon ami, je ne suis pas injuste envers toi. N’as-tu pas été d’accord avec moi pour un denier ?
En acceptant le baptême nous avons été envoyés dans la Vigne du Seigneur. Par le baptême nous sommes envoyés par Dieu dans le monde ; nous sommes missionnaires dans l’Eglise et dans le monde. Avant d’être engagés, quelle a été le contrat entre Dieu et toi, entre Dieu et nous ? Qu’attendons-nous de Dieu à la fin de la journée, c’est-à-dire à la fin de notre vie, à la fin du monde, quand viendra le moment de recevoir le salaire, la paye ? Tous et chacun quel que soit notre rang, grade ou titre, que nous ayons été Evêque ou prêtre, consacré ou marié, fonctionnaire d’état ou cultivateur, nous espérons et nous attendons la vie éternelle. Là personne ne manque de rien. Chacun a et aura ce qui lui faut dans la béatitude éternelle.
Je veux donner au dernier autant qu’à toi ; n’ai-je pas le droit de faire ce que je veux de mes biens ?
Dieu est souverainement libre. Il distribue ses grâces et ses dons comme Il veut. En dernière analyse personne ne mérite rien de Dieu. Car la vie elle-même est un don gratuit de Dieu. Nous n’avons rien fait pour mériter d’être créés par Dieu. Ce que nous sommes, ce que nous avons et ce que nous pouvons faire, dire ou avoir nous vient absolument de Dieu. A bien y penser nous devrions être animés des mêmes sentiments que ceux du psalmiste qui prie ainsi :
« Chaque jour je te bénirai, je louerai ton nom toujours et à jamais. Il est grand le Seigneur hautement loué ; à sa grandeur il n’est pas de limite.
Le Seigneur est tendresse et pitié, lent à la colère et plein d’amour ; la bonté du Seigneur est pour tous, sa tendresse pour toutes ses œuvres.
Le Seigneur est juste en toutes ses voies, fidèle en tout ce qu’Il fait. Il est proche de tous ceux qui l’invoquent de tous ceux qui l’invoquent en vérité »
Ayons une pensée pour les élèves qui reprennent ces jours le chemin de l’école. Prions pour eux, pour les parents d’élèves et tous les acteurs de l’éducation. Que l’Esprit donne à chacun la claire vision de qu’il doit faire la force et les moyens de l’accomplir.
Et que Dieu tout-puissant vous bénisse : le Père et le Fils et le Saint Esprit. Amen
Seigneur donne-leur le repos éternel et que brille à leurs yeux la lumière sans déclin. Qu’ils reposent en paix. Amen
ENSEMBLE POUR LE CHRIST. ENSEMBLE POUR NOTRE DIOCESE.
+ Jacques Danka LONGA
Evêque de Kara