Homélie de Mgr Jacques LONGA au jubilé d’émeraude de présence des sœurs de sainte Catherine, VM en Afrique et particulièrement au Togo et aux vœux perpétuels des Sœurs : Marie Florence TAKPA, Marie Céline KOUTINA, Marie Aimée BAPA.
Père curé et confrères religieux qui nous accueillez dans votre paroisse,
Sœur supérieure Régionale des sœurs de Sainte Catherine, VM
Vous tous supérieurs majeurs des autres instituts de vie consacrée
Autorités politiques, civiles et coutumières
Pères concélébrants
Chères sœurs filles spirituelles de Régina Protmann et particulièrement vous sœurs Bernarda et Lucie, anciennes de la mission des sœurs au Togo ; vous, familles des élues de ce jour et vous qui allez faire profession perpétuelle, chers invités, chers tous,
Au nom de Jésus, je vous salue et vous souhaite la bienvenue en cette église récemment rénovée et devenue plus rayonnante et accueillante. Et qui est-il Jésus au nom de qui je vous salue ? Jésus, le connaissons-nous vraiment ? Qui est-il ? Je laisse à chacun répondre intérieurement à ces questions.
Je disais donc que je vous salue au nom de Jésus, Jésus le Bon pasteur, le Très-haut, le Très saint, le Miséricordieux, l’Alpha et l’Oméga, le Premier et le Dernier, le Sauveur et Rédempteur. Jésus, celui qui nous dit : « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos. » (Cf. Mt 11, 28–30).
Qui d’entre nous n’a‑t-il jamais senti le poids de ses propres faiblesses ? Qui d’entre nous ne fait-il pas l’expérience de la pénibilité de l’existence humaine ? Qui n’éprouve-t-il pas le sentiment, parfois, d’être dépassé, écrasé par les évènements de l’existence humaine ? Bien souvent, nous trainons notre vie comme si l’on nous y obligeait. Nous égrenons nos jours en donnant l’impression que la vie et l’existence humaine nous étaient imposées. Face à cette réalité nous comprenons l’invitation que Jésus lance dans l’Evangile : Venez à moi, je vous procurerai le repos. Jésus se présente à nous comme Celui en qui nous devons et pouvons trouver repos. Suivre Jésus de plus près, se consacrer à son service, n’est donc rien d’autre que trouver le repos, vivre heureux, déployer tout le meilleur de nous-mêmes. Chaque personne humaine est à l’étroit en elle-même. Avec Jésus les énergies de vie et de sainteté enfouies au fond de toute personne s’épanouissent comme des fleurs au lever du jour. La beauté d’une vie, le rayonnement d’un visage, la joie contagieuse et pénétrante d’une personne sont le fruit et ne peuvent être que le fruit de la présence aimante et agissante de Dieu au cœur de cette personne. Aucune vie, fut-elle celle d’un Evêque, d’un prêtre ou d’une consacrée, d’un chrétien n’a de sens que dans la découverte et l’effort de témoignage de ce qui vient d’être rappelé.
« Pousse des cris de joie, fille de Sion ! Éclate en ovations, Israël ! Réjouis-toi, de tout ton cœur bondis de joie. Le Seigneur ton Dieu est en toi, Il apporte le salut. Il aura en toi sa joie et son allégresse, il te renouvellera par son amour » (Cf. So 3, 14.16–18)
Ainsi mes sœurs, filles spirituelles de Regina Protmann, vous faites bien de marquer les 40 années de présence en Afrique de votre Institut. La raison de notre joie, de notre jubilation est le fait d’être remplis de Dieu. Que donc vos cœurs se remplissent de joie. Que vos lèvres chantent la beauté et la gloire du Seigneur. Mais surtout, je vous souhaite de goûter et de sentir le bonheur de vous être données, chacune, toute entière et pour toujours à Dieu dans le service de l’Eglise en tant que sœurs de Sainte Catherine, VM. Que chacune se sente en cette heure, en ce jour, aimée et très aimée de Dieu. Enfin, je prie et souhaite que chacune de vous fasse l’expérience de ne jamais être rassasiée de Dieu et de ses merveilles. Dieu est tel que plus vous le recevez plus vous en avez encore faim et soif.
Sœurs Marie Florence TAKPA, Marie Céline KOUTINA, Marie Aimée BAPA
Quelle est le degré de votre faim et de votre soif de Dieu ? En tout, Regina Protmann, votre fondatrice, vivait sa devise : « Comme Dieu le veut ». En toutes ces années de vie en tant que fille spirituelle de Regina, quel sens avez-vous de cette devise ? Comment la traduisez-vous dans vos paroles, attitudes, comportements et engagements, en relation par exemple au vœu d’obéissance ? Sœur Marie Florence, Marie Aimée et Marie Céline, chacune de vous a vécu plusieurs années dans l’Institut des sœurs de Sainte Catherine. S’il est vrai que vous vous engagez définitivement comme consacrées dans cet Institut, il est tout aussi vrai qu’à compter de ce jour une autre étape commence pour vous. Vous avez à donner le témoignage de femmes consacrées ayant acquis la stature de personnes mûres. C’est dans cet institut que vous avez à égrener le reste de vos jours, semaines, mois et années. L’institut aura le visage que vous lui donnerez ou contribuerez à lui donner. Montrez-vous dignes de la confiance que vous font le Seigneur et son Eglise. Oui, à travers vos supérieures qui ont répondu positivement à vos demandes d’être admises à prononcer vos vœux perpétuels, c’est bien Dieu et son Eglise qui vous font confiance s’en remettant entre vos mains. Qu’en ferez-vous ? Que ferez-vous de Dieu et de l’Eglise qui s’en remettent à vous ?
Dans l’Evangile s’adressant à ses disciples, Jésus dit : « Rappelez-vous la parole que je vous ai dite : un serviteur n’est pas plus grand que son maître. Si l’on m’a persécuté, on vous persécutera, vous aussi. Si l’on a gardé ma parole, on gardera aussi la vôtre. Les gens vous traiteront ainsi à cause de mon nom, parce qu’ils ne connaissent pas Celui qui m’a envoyé.»
Chers consacrés, chers tous, choisis par Jésus, nous sommes dans le monde, sans être du monde. N’attendons donc pas d’être compris ni applaudis par le monde, par ceux et celles qui ne partagent pas la même foi et les mêmes convictions que nous. Et pourtant ! La tentation peut-être grande pour nous de vouloir faire et penser comme les autres.
« La gloire de mon Père c’est que vous portiez beaucoup de fruit » (Jn 15,8).
L’appel de Dieu est un appel à être fécond, d’une fécondité qui transforme et transfigure aussi bien l’appelé que ceux et celles au service de qui il se met. Les fruits de la présence des sœurs de Sainte Catherine, VM durant ces quarante (40) années sont à sous nos yeux. Les filles qui font la profession perpétuelle en ce jour en sont un signe. De tout cela nous en rendons grâce au Seigneur. Que son nom soit béni et que sa gloire triomphe.
Selon les vérités de notre foi, nous allons vers l’accomplissement de toute chose en Dieu. Prions donc pour les sœurs de Sainte Catherine, VM. Que les années à venir soient encore plus belles, saintes et fécondes pour elles tout à la gloire de Dieu.
Oui, chères sœurs, filles spirituelles de Regina Protmann, au nom des personnes qui ont bénéficié, bénéficient et bénéficieront de vos services, de votre témoignage, je vous dis merci. Que Dieu vous bénisse, qu’il bénisse chacune d’entre vous et vous fortifie dans l’âme et le cœur.
Que Dieu tout-puissant vous bénisse, le Père et le Fils et le Saint Esprit. Amen
« Seigneur donne-leur le repos éternel et que brille à leurs yeux la lumière sans déclin. Qu’ils reposent en paix »
Ensemble pour le Christ. Ensemble pour notre diocèse.
+ Jacques Danka LONGA
Evêque de Kara.