HOMELIE DE Mgr JACQUES LONGA A L’ORDINATION DIACONALE DES ABBES FRANÇOIS ABE MADJALWA ET CLEMENT TCHECTHE
Père vicaire général
Supérieurs majeurs ici présent
Père curé et vicaire de cette paroisse
Pères concélébrant
Révérendes sœurs et révérends frères de la vie consacrés
Consacrés laïcs
Vous paroissiens et membres des différents conseils de la paroisse NDF
Chers élus de ce jour et familles humaines de ces deux jeunes qui seront ordonnés diacres
Bien aimés de Dieu et en humanité
Chers tous
A Dieu la gloire, toute gloire, Lui qui crée tout homme et toute femme et met dans son cœur les germes et les semences de sainteté, de vie et de vie éternelle. Qu’Il soit donc béni et remercié pour Sainte Marthe, Marie et Lazare, sœurs et frère d’une même famille. Durant sa vie terrestre, vie pleine de vie et de sainteté, vie entièrement consacrée à faire le bien, Jésus a, plusieurs fois séjourné dans la maison de ces trois (3) personnes. Nous en avons la preuve avec le récit de la résurrection de Lazare, récit dont un extrait nous a été proclamé à l’instant. C’est au chapitre 11 de S. Jean où nous pouvons lire : « Jésus dit : ‘’où l’avez-vous déposé ?’’. Ils répondirent : ‘’Seigneur, viens voir’’ Alors Jésus pleura ; et les juifs disaient ; ‘’voyez comme il l’aimait’’ ! » (Jn 11, 34–36). S. Luc de son côté écrit au chapitre 10 de son évangile : « En ce temps-là, Jésus entra dans un village. Une femme nommée Marthe le reçut. Elle avait une sœur appelée Marie qui, s’étant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole » La maison de Béthanie, celle de Lazare, Marie et Marthe était une maison d’accueil pour Jésus. Nous nous souvenons que Jésus a dit un jour : « Les renards ont des terriers, les oiseaux du ciel ont des nids ; mais le Fils de l’homme n’a pas d’endroit où reposer la tête. » (Lc. 9, 58). Quel honneur donc pour la maison de Marthe, maison où Jésus a tout de même trouvé un nid, un lieu où Il pouvait se reposer. Il y venait volontiers car il s’y sentait compris, accueilli, attendu, aimé, désiré. L’hospitalité est un art, un art dans les arts. Offrir l’hospitalité à une personne, accueillir une personne ce n’est pas seulement lui donner un gîte, un lieu où dormir et de la nourriture. Il faut tout ça. Cependant cela n’aura de sens, ne pourra mettre l’autre à l’aise que si ce que vous offrez est l’expression de la place que vous accordez à la personne dans votre cœur. L’hospitalité est l’une de plus hautes formes de manifestation de la confiance et de la foi. « Il est venu chez lui, et les siens ne l’ont pas reçu. Mais à tous ceux qui l’ont reçu, il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu, eux qui croient en son nom. Ils ne sont pas nés du sang, ni d’une volonté charnelle, ni d’une volonté d’homme : ils sont nés de Dieu.» Jn 1, 11–13.
Chers amis, Marthe, Marie et Lazare ont certes entre eux des liens de sang. Cependant, il est évident que si l’Evangile parle d’eux, ce n’est pas pour cette raison. L’Evangile parle d’eux à cause de leur attachement à la personne de Jésus, à sa parole et à sa mission. Ces liens de foi plus forts que ceux du sang font d’eux aujourd’hui des saints.
Le rappel de ce que fut le passage sur terre de Marthe, Marie et Lazare est un bel exemple pour nous tous. Nos liens de sang demandent à être sanctifiés par notre attachement à Jésus. Ainsi, familles MADJALWA et TCHETCHE, vos enfants que voici, avec le pas qu’ils feront aujourd’hui, vous invitent à les regarder non plus simplement comme vos enfants à vous seuls mais comme des serviteurs de Jésus, livrés totalement à Lui pour servir l’Eglise. Vous renoncez à eux pour les recevoir en retour remplis de Jésus et de l’Eglise. Nos familles, nos maisons doivent être des familles et des maisons qui respirent l’amour de Dieu, la foi en Dieu. Comme ce fut le cas pour Marthe, Marie et Lazare, Jésus doit se sentir DESIRE, ATTENDU, AIME, COMPRIS, ACCUEILLI dans nos maisons et dans nos familles. Ainsi, ces lieux qui sont nos lieux communs de vie doivent être marqués par des signes visibles de la présence de Dieu. Or, il faut craindre que nos maisons soient loin de refléter la foi que nous professons. Les enfants, nous le savons, apprennent par imitation. Ainsi ils sont plus marqués par l’exemple que par les paroles. Ce qu’ils voient les marquent plus vite et profondément que tout autre chose. Si nous voulons donc avoir des vocations à la prêtrise, à la vie consacrée et au mariage dans nos familles, de vraies et saintes vocations, il faut alors commencer par créer un environnement marqué par Dieu et par la foi.
Chers Clément et François, Félicitations à vous pour l’appel reçu de Dieu et confirmé par l’Eglise. En disant OUI à Dieu, vous allez devenir diacres, diacres en vue du sacerdoce ministériel au diocèse de Kara. Montrez-vous dignes du don que vous recevez, efforcez-vous de mériter la confiance que Dieu et l’Eglise vous font. Comme vous le savez, le pas que vous faites aujourd’hui, loin de ressembler à l’entrée dans une zone de sécurité où il vous semblera que rien ne peut plus vous arriver, ce pas donc, au contraire, vous invite à plus d’humilité et d’esprit de service ; il vous invite à vous défier davantage de vous-mêmes ; devenir diacre c’est s’engager à un plus grand amour de l’Eglise et à plus de responsabilités dans vos paroles, votre manière de voir et de juger des choses et des hommes. Dans la foi et sur ce chemin du service de Dieu et de l’Eglise l’unique SECURITE, LA VRAIE SECURITE qu’il faut rechercher est l’ABANDON filial et HUMBLE à la VOLONTE DE DIEU.
Jacques LONGA, et toi prêtre, ordonné diacre un jour, tu le demeures encore. Que le Seigneur renouvelle en toi, Jacques LONGA, l’esprit de service humble de Dieu et de l’Eglise. Car on peut très bien se donner comme Evêque en n’ayant pas l’esprit de disponibilité et de service humble de Dieu et de son Eglise. Priez pour votre indigne et pauvre serviteur, que je suis.
Vous paroissiens, consacrés et prêtres de la paroisse S. Jean Bosco, merci de continuer à accompagner Clément qui devient diacre en ce jour de sorte que les jeunes soient encouragés à suivre ses pas. Merci de travailler à cultiver toute sorte de vocations : celles au mariage, à la vie consacrée et à la prêtrise.
Père Jonas ANAWIA, curé de cette paroisse et vous membres du conseil pastoral paroissial, du conseil paroissial pour les affaires économiques et vous tous paroissiens de Notre Dame de Fatima, merci d’avoir accepté accueillir la présente célébration avec tout ce que cela comporte comme préparation et préparatifs. Que Dieu vous bénisse et vous en récompense ! Votre fils François devient aujourd’hui diacre. Vous savez que tout n’est pas fini. Ne relâchez donc pas l’effort, votre effort envers ce jeune homme et pas seulement lui mais encore tous les jeunes, de sorte que surgissent d’abondantes vocations au mariage, à la vie consacrée et au sacerdoce ministériel.
« En ces jours-là, descendant du Sinaï, Moïse vint rapporter au peuple toutes les paroles du Seigneur et toutes ses ordonnances. Celui-ci répondit : ‘’Tout ce que le Seigneur a dit, nous le mettrons en pratique, nous y obéirons.’’ Moïse prit le sang, en aspergea le peuple, et dit : ‘’Voici le sang de l’Alliance que, sur la base de toutes ces paroles, le Seigneur a conclue avec vous.’’ »
Dans l’Ancien testament Dieu avait choisi le peuple d’Israël pour en faire son peuple et se servir de Lui pour se faire connaître, révéler au monde. Aujourd’hui ce peuple de Dieu c’est l’Eglise. Ainsi donc, Chers fidèles venus de tous les horizons, quoique l’on dise le monde a et aura besoin de Dieu et de son Eglise. Au nom de notre foi, il faut croire et affirmer que l’Eglise est l’Espérance du monde. Chrétiens, baptisés, nous avons une mission, nous sommes envoyés au monde. La question que Jésus me pose aujourd’hui est celle-ci : « que fais-tu de la mission que je t’ai confiée ? Que fais-tu de l’Evangile, de mon Evangile ? » Tous sentons-nous concernés par la mission d’évangélisation. En tous lieux, en toutes circonstances montrons aux autres que nous sommes catholiques cela par le BIEN, LA VERITE, L’HONNETE, LE TRAVAIL BIEN FAIT, l’ACCEPTATION et LE RESPECT DE l’AUTRE.
Et que Dieu tout-puissant vous bénisse, le Père, le Fils et le Saint Esprit. AMEN
Seigneur donne-leur le repos éternel et que brille à leurs yeux la lumière sans déclin. Qu’ils reposent en paix. Amen.
ENSEMBLE POUR LE CHRIST. ENSEMBLE POUR NOTRE DIOCESE.
+ Jacques Danka LONGA
Evêque de Kara