TOGO : LES LEADERS RELIGIEUX MONTENT AU CRENEAU DANS LA LUTTE CONTRE L’EXTREMISME VIOLENT.
Les trois principales religions du Togo apportent leur pierre à la consolidation de la paix, du dialogue et de la sécurité.
Le ministère de l’administration territoriale, de la décentralisation et du développement des territoires et les leaders religieux mettent encore des bouchées doubles dans la lutte et surtout dans la prévention de l’extrémisme violent. Ainsi pour parer à ce phénomène, qui est un affront aux valeurs, aux objectifs du gouvernement et qui constitue une menace pour la paix, la sécurité et le développement durable, le ministère de l’administration territoriale, de la décentralisation et du développement des territoires avec l’appui de la fondation Konrad Adenauer Stiftung, a organisé un forum national du dialogue interreligieux sur la contribution de la jeunesse à la lutte contre l’extrémisme violent et à la promotion du dialogue intra et interreligieux
Rappelons que l’extrémisme violent est un phénomène très complexe aux multiples facettes. Il n’est ni nouveau, ni exclusif à une région ou à un système de croyance en particulier. Cependant, au cours de ces dernières années, des groupes idéologiques ont façonné l’image actuelle que nous avons de l’extrémisme violent. Les messages d’intolérance religieuse, culturelle et sociale relayés par ces groupes ont créé une gangrène qui mine la stabilité des peuples. Pour lutter contre ce phénomène qui fait de plus en plus parler de lui, toutes les couches sociales doivent unir leurs forces : le politique, le religieux, la grande muette, la société civile et le citoyen lambda.
Il faut rappeler que l’extrémisme radical n’est pas inné. Il est créé, alimenté. Il commence souvent par la radicalisation, la formation d’opinions extrémistes et l’acceptation de la violence comme moyen de tenter de changer les choses. Voilà pourquoi, il ne suffit pas seulement de la combattre mais de prévenir en désamorçant, en premier lieu, le processus de radicalisation par le dialogue et l’éducation, outil efficace pour renforcer la résilience des jeunes face à l’extrémisme violent et atténuer les facteurs de ce phénomène.
C’est dans cette optique que des délégués des jeunes des sept diocèses du Togo, mieux des cinq régions du Togo, chrétiens, musulmans et adeptes de la religions traditionnelles africaines, ont été convoqué à ce rendez-vous, qui se veut un cadre d’échange dans la lutte contre et la prévention du terrorisme et l’extrémisme violent. Les jeunes présents au forum, avant de passer aux réflexions en carrefour, ont écouté quatre (04) communications données respectivement par M. PISSAN Yoma, Commissaire divisionnaire (Comité Interministériel de Prévention et de Lutte contre l’Extrémisme Violent), Monseigneur LONGA Danka Jacques, Evêque du Diocèse de Kara, Imam HIDDO Mohamed Awali de Union Musulmane du Togo et M. APELETE Kossi Rémi de la Fédération Nationale des Cultes Vaudous et des Traditions du Togo.
Pour Monseigneur Jacques Danka LONGA, l’essentiel repose sur l’éducateur du cœur de l’homme d’où émane toutes sortes de pensées perverses et la formation de la conscience, qui est le centre le plus secret de l’homme, le sanctuaire où il est seul avec Dieu et où sa voix se fait entendre.
Il a aussi insisté sur la culture d’une vie vertueuse par l’intégration des valeurs morales et civiques dans nos paroles, notre agir, notre choix, nos actions et comportements. Ladevise et l’hymne du Togo, sont des indicateurs et des moyens pour un engagement dans la mise en pratiques de valeurs de paix.
Méditer et essayer de vivre, disait-il, l’hymne et la devise de notre pays, chers jeunes, serait non seulement une des meilleures contributions à la lutte contre l’extrémisme violent mais aussi et surtout le chemin de votre propre croissance humaine, sociale et professionnelle, voire spirituelle, dans une certaine mesure. »
La prévention de l’extrémisme violent vise à créer un environnement dans lequel, les jeunes, victimes de la pauvreté, du chômage et du sous-emploi enclins au recrutement par des groupes extrémistes violents, pourront devenir maître de leur propre vie, à l’abri de la manipulation par la violence, la propagande et des discours haineux.
Les travaux de ce forum ont duré deux jours et se sont soldés par l’adoption d’apport final avec la lecture des motions et des résolutions.
Abbé Matthieu Kalémao