HOMELIE AU PELERINAGE DIOCESAIN SOUS FORME DE CONGRES EUCHARISTIQUE, LE SAMEDI 22 AVRIL 2023 A TCHITCHAO-WAYA AU DIOCESE DE KARA
Chers diocésains et chers pèlerins, au nom du Seigneur, vainqueur de la mort et du mal, le premier et le dernier, l’Alpha et l’Oméga je vous salue. Je le fais en reprenant les mêmes paroles du ressuscité aux apôtres : « La paix soit avec vous ». Oui au nom de la Très Sainte Trinité, je salue tous, tous c’est-à-dire, diocésains qui avez fait le déplacement de ce lieu de pèlerinage, diocésains qui êtes dans vos maisons, diocésains où que vous soyez et quel que soit ce que vous êtes et faites ; tous c’est-à-dire vous qui nous suivez à travers les différents moyens de communication. Au nom de la Très Sainte Trinité, je vous souhaite la joie et la paix que donnent la FOI, l’ESPERANCE et la CHARITE chrétiennes.
Je remercie tous ceux et celles qui ont donné de leur temps et de leur personne à quelque niveau que ce soit, pour rendre possible ce que nous vivons cette semaine et particulièrement ce jour-ci. Chacun de vous a donné le meilleur de ce qu’il est et de ce qu’il pouvait faire et dire pour la réalisation de ce que Dieu a voulu pour l’Eglise au diocèse de Kara. Oui dans les églises paroissiales, et dans les chapelles et oratoires, les efforts ont été fait pour vivre effectivement les trois (3) jours de prière devant le très Saint Sacrement, méditant et approfondissant notre foi, notre connaissance, notre compréhension de ce que c’est que l’eucharistie. « Puisqu’il y a un seul pain, la multitude que nous sommes est un seul corps, car nous avons tous part à un seul pain. » (1 Co 10,17).
L’eucharistie célébrée, l’eucharistie reçue, l’eucharistie adorée. Oui, célébrée, reçue et adorée l’eucharistie a pour but ultime de faire que tous deviennent au jour le jour : Corps du Christ. « Comme communauté diocésaine nous sommes appelés à devenir EUCHARISTIE, c’est-à-dire CORPS du Christ, se sentant membres les uns des autres. Ainsi que S. Paul nous le dit dans sa lettre aux Romains. ‘’ En effet, comme nous avons plusieurs membres en un seul corps et que ces membres, n’ont pas tous la même fonction, ainsi, à plusieurs, nous sommes uns seul corps en Christ, étant tous membres les uns des autres, chacun pour sa part.’’ Cf. Rm 12, 4–21. Notre participation à la messe, notre communion au corps du Christ nous engagent à vraiment nous sentir membres d’un même corps, membres les uns des autres.[1] »
Chers amis, Le mercredi 19 nous avons été accompagnés par le thème que voici : « Il les aima jusqu’au bout » (Jn 13,1). Le jeudi 20 le thème était le suivant : « Prenez et mangez. Prenez et buvez ». Puis hier vendredi il nous a été donné de méditer sur le thème : « Ceci est mon corps livré. Ceci est mon sang versé ». Aujourd’hui le thème que nous méditions est : « Reste avec nous Seigneur » (Lc 24,29).Reste avec nous, une autre manière de dire Emmanuel, Dieu avec nous. Depuis les touts débuts de la Révélation Dieu se dévoile comme Celui qui est et veut demeurer avec l’homme. Il suffit pour cela de survoler la Bible depuis la Génèse jusqu’à l’apocalypse, pour se rendre compte de cette vérité. « Le Seigneur Dieu appela l’homme et lui dit : ‘’Où es-tu donc ? ‘’Il répondit : ‘’J’ai entendu ta voix dans le jardin, j’ai pris peur parce que je suis nu, et je me suis caché.’’ (Gn 3, 9–10). Dieu s’approche, Dieu vient comme d’habitude vers l’homme et ce dernier le fuit. Dieu cherche la compagnie de l’homme et ce dernier se détourne de la compagnie de Dieu ; l’homme s’éloigne de la présence de Dieu. Quand on aime on reste avec l’être aimé. Quand on aime on ne voit pas passé le temps en compagnie de l’être aimé. Etre présent l’un à l’autre, le plus longtemps possible exprime et renforce construit et édifie l’amour et la communion entre les personnes. Parfois les familles, les communautés souffrent de ce que les membres ne savent pas être présents l’un à l’autre. Même présents physiquement tous à la maison, les membres d’une famille peuvent être absent l’un de l’autre, chacun étant accroché à son Android ou à ses idées ne permettant pas à l’autre de s’exprimer, de se dire et de son donner. Il peut se faire aussi l’homme n’est jamais présent à la maison, présent à sa femme, présent à ses enfants. Il est plus absent que présent. Ou encore ce sont les enfants, certains qui semblent plus absents que présents. Ça peut être aussi la femme. Si nous voulons une église communion dans nos familles, communautés quelles qu’elles soient, apprenons à être présents les uns aux autres. « Reste avec nous Seigneur ». C’est la supplication des disciples d’Emmaüs à l’endroit de leur mystérieux compagnon de voyage de ce dimanche de pâques, au soir. Cette supplication exprime ce que devait être la soif de l’homme, de tout homme. Et cette soif la voici : rester avec le Seigneur, communier à sa vie, se laisser envahir par la chaleur que communique sa compagnie, la vie et le bonheur que procure sa présence. Le ciel le paradis auquel nous sommes tous convié est-il autre chose que cela : « Et j’entendis une voix forte qui venait du Trône. Elle disait : Voici la demeure de Dieu avec les hommes ; il demeurera avec eux, et ils seront ses peuples, et lui-même, Dieu avec eux, sera leur Dieu. Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur : ce qui était en premier s’en est allé. » (Ap 21, 3–4). L’eucharistie est l’expression, le déjà et le pas encore de cette réalité dont parle l’auteur de l’apocalypse. L’eucharistie est l’annonce et l’anticipation de ce vers quoi nous tendons. Reste avec nous, Seigneur
Père vicaire général et épiscopal
Pères aînés dans le sacerdoce ministériel
Père responsable de la commission diocésaine des pèlerinages diocésains
Père curé de la paroisse Notre Dame des Douleurs
Frères de la congrégation de S. Jean surveillants les proches des lieux
Frères et sœurs consacrés laïcs et religieux
Chers amis
Chers tous
« En ces jours-là, comme le nombre des disciples augmentait, les frères de langue grecque récriminèrent contre ceux de langue hébraïque, parce que les veuves de leur groupe étaient désavantagées dans le service quotidien. Les Douze convoquèrent alors l’ensemble des disciples et leur dirent : ‘’Il n’est pas bon que nous délaissions la parole de Dieu pour servir aux tables. Cherchez plutôt, frères, sept d’entre vous, des hommes qui soient estimés de tous, remplis d’Esprit Saint et de sagesse, et nous les établirons dans cette charge. En ce qui nous concerne, nous resterons assidus à la prière et au service de la Parole.’’ »
Nous venons d’entendre ces paroles dans la première lecture. Dès les premiers jours de l’Eglise les problèmes n’ont pas manqué. Au-delà de la question du service des tables, des repas il se posait le problème de l’organisation de l’Eglise ; organiser l’Eglise de sorte que chacun se sente membre à part entière de cette Eglise, aimé, respecté et accepté. Il est important de savoir répartir les tâches, savoir organiser. Mais, dans l’Eglise, il est aussi important de savoir tenir sa place si nous voulons que le tout soit harmonieux. Tous ne peuvent pas et doivent pas vouloir être partout et faire tout indistinctement. Cela est vrai à chaque niveau que ce soit de l’expression de l’Eglise : famille ou église domestique, CCB, équipe sacerdotale, communauté paroissiale, communauté de consacrés, diocèse. Car, en réalité et en définitive, « Chacun reçoit le don de manifester l’Esprit en vue du bien de tous » (1 Co 12, 7)
Cherchez plutôt, frères, sept d’entre vous, des hommes qui soient estimés de tous, remplis d’Esprit Saint et de sagesse, et nous les établirons dans cette charge. En ce qui nous concerne, nous resterons assidus à la prière et au service de la Parole.’’ Que ce sens d’Eglise triomphe dans nos familles, nos CCB, dans nos communautés à quelque niveau que ce soit.
Dans l’évangile, après avoir, avec peu de pains et de poissons, rassasié des milliers de personnes, Jésus se retire, seul, dans la montagne ; Seul avec le Seul, Seul avec son Père et notre Père. Dans la logique de l’Incarnation Jésus doit être avec les hommes, au milieu d’eux cheminant avec eux, communiant à leurs réalités existentielles quotidiennes, l’oreille attentive et le cœur ouvert. Etre avec les hommes, oui mais Jésus sait aussi se détacher des hommes pour être seul à seul avec son Père. En plusieurs endroits les évangélistes montrent Jésus s’éloignant des foules pour être seul avec son Père, dans la prière. En s’éloignant physiquement des hommes Jésus ne se désintéresse pas d’eux. Bien au contraire ! Etre avec tout en étant tout autre et avec le tout autre, voilà l’un des plus grands défis du chrétien que je suis, du prêtre, de toute personne consacrée et de l’Eglise en général.
« 28 Quand ils approchèrent du village où ils se rendaient, Jésus fit semblant d’aller plus loin. 29 Mais ils s’efforcèrent de le retenir : ‘’Reste avec nous, car le soir approche et déjà le jour baisse.’’ Il entra donc pour rester avec eux. 30 Quand il fut à table avec eux, ayant pris le pain, il prononça la bénédiction et, l’ayant rompu, il le leur donna. 31 Alors leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent, mais il disparut à leurs regards. » (Lc 24, 28–31).
Chers jeunes,
Prenez l’habitude d’inviter jésus. Dites-lui souvent « reste avec nous Seigneur ». Non seulement il viendra chez vous et en vous mais, une fois venu prendra le cours des évènements de votre vie et de votre histoire.
Reste avec nous Seigneur. Oui reste avec nous, Seigneur Jésus pour nous remplir de toi-même, de ton Esprit afin que nous devenions chaque jour davantage des CHRISTOPHORES. Alors, progressivement se réalisera vraiment : « Puisqu’il y a un seul pain, la multitude que nous sommes est un seul corps, car nous avons tous part à un seul pain. » (1 Co 10,17).
Que Dieu tout-puissant vous bénisse, le Père et le Fils et le Saint Esprit. Amen
Seigneur donne-leur le repos éternel et que brille à leurs yeux la lumière sans déclin. Qu’ils reposent en paix.
ENSEMBLE POUR LE CHRIST. ENSEMBLE POUR NOTRE DIOCESE.
+ Jacques Danka LONGA
Evêque de Kara
[1] Mgr jacques Danka LONGA, homélie le mercredi 19 avril 2023 à la paroisse Cathédrale SS. Pierre et Paul de Kara.