HOMELIE DU 2ème DIMANCHE DE PÂQUES, DIMANCHE DE LA MISERICORDE
En l’église paroissiale Marie Reine Lassa-Haut
Ouverture du bicentenaire de l’institut des sœurs de la miséricorde de Sées
Excellence Mgr Jacques ANYLUNDA, évêque émérite de Dapaong
Père curé
Et vous sœur Gregoria
Sœurs de la miséricorde de Sées et vous consacrés religieux et laïcs
Chers paroissiens et fidèles venus d’au-delà de la paroisse notamment du doyenné de Yadè
Vénérables chefs coutumiers et propriétaires terriens
Chers invités
Pères concélébrants
Merci d’avoir répondu présent à l’invitation des sœurs de la miséricorde de Sées. Merci à vous curé, vicaire paroissiens et sœurs de miséricorde de nous accueillir chez vous à l’occasion de cette messe de l’ouverture du bicentenaire de la fondation de l’institut des sœurs de la miséricorde de Sées. Et cette date est bien choisie car, nous sommes au 2e dimanche de pâques, dimanche choisi par le pape S. Jean-Paul II pour célébrer, méditer sur le mystère de Dieu sous l’angle, l’aspect de MISERICORDE. Oui Miséricorde est le nom de Dieu. En cette miséricorde il nous accueille. En cette miséricorde Il nous regarde, patiente envers nous et avec nous. En sa miséricorde Dieu prend pitié ; en cette miséricorde Il comprend et pardonne. Parce miséricordieux Dieu ne se lasse pas de comprendre et de pardonner. Miséricordieux, Dieu est toujours en attente du retour de l’enfant prodigue. Parce que miséricordieux, Dieu guette sans relâche le retour imminent de l’enfant qui a voulu prendre sa liberté, de l’enfant qui a cru que vivre loin du visage de Dieu, de la maison paternelle est la plus grande forme d’émancipation, un signe fort de sa propre indépendance. Le péché originel, ce péché d’Adam et Eve a‑t-il été autre chose que le désir de prendre son indépendance par rapport à Dieu. Oui en quoi a‑t-il consisté le péché de nos premiers parents ? « Pas du tout ! Vous ne mourrez pas ! Mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront, et vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal.» (Gn 3,4–5) Quand le péché sollicite l’homme c’est toujours en lui faisant croire qu’il sera plus homme s’il se détournait de Dieu et de sa volonté pour faire la sienne propre. Vu sous cet angle, méditer sur la miséricorde de Dieu c’est surtout prendre conscience de l’effroyable égarement de l’homme mais en même temps contempler la GRANDE, PERMANENTE PATIENCE DE DIEU.
Chers amis,
La nuit dernière dans le chant de l’exultet il avait ces paroles-ci : « Amour infini de notre Père, suprême témoignage de tendresse, Pour libérer l’esclave, tu as livré le Fils ! Bienheureuse faute de l’homme, Qui valut au monde en détresse le seul Sauveur ». Dieu aime vraiment l’homme. Il aime le pécheur non pas à cause de ses péchés mais à cause du fait que l’homme est sa propre image. En l’homme, en chaque homme Dieu contemple sa propre image : « Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait ». (Mt 25,40)
Chrétiens mes frères, chrétiennes mes sœurs, prenons chaque jour davantage conscience de ce que nous sommes et de notre mission. Qui sommes-nous ? Qui es-tu toi qui m’écoutes ? « Dieu d’éternelle miséricorde, chaque année, par les célébrations pascales, tu ranimes la foi du peuple qui t’est consacré : fais grandir le don de ta grâce, afin que tous comprennent vraiment quel baptême les a purifiés, quel Esprit les a fait renaitre, et quel sang les as rachetés » C’est la collecte de ce jour, la prière d’ouverture. Elle résume bien ce que nous sommes et ce que nous célébrons. Nous avons besoin de toujours comprendre mieux quel baptême nous a purifiés, quel Esprit nous a fait renaitre, et quel sang nous as rachetés. Baptisés, notre mission est d’abord de comprendre ce que nous sommes devenus, ce que la foi et le baptême ont fait de nous. Baptisés nous sommes de Théophores, selon l’expression de S. Ignace, nous sommes des Christophores. Notre mission est de refléter dans notre vie et dans notre agir le visage de Dieu. Et ce visage a un nom : JESUS, MISERICORDIAE VULTUS.
Sœurs de la miséricorde de Sées pendant deux siècles, à la suite de votre Fondateur, le P. Jean-Jacques B, vous cherchez à donner un visage à Jésus, le visage de la miséricorde de Dieu. Merci à toutes les sœurs de votre institut depuis les premiers moments jusqu’à la fin de l’histoire humaine. Merci à celles qui sont passées parmi nous ici à Lassa, à Lomé, à Bombouaka à Kpalimé et ailleurs au Togo. Mentionnant Bombouaka, je remercie en notre nom à tous Mgr Jacques ANYLUNDA Evêque émérite de Dapaong qui a fait le déplacement de Lassa-Haut. Les sœurs de la miséricorde de Sées sont toutes et chacune passées, porteuses du désir d’être témoin de la miséricorde de Dieu. Chacune avec ses dons a cherché à donner le meilleur de ce qu’elle était et pouvait. Que toutes et chacune se sentent remerciées. Transmettez à votre supérieure générale Sr. Reine-Claude BENARD la gratitude du diocèse de Kara. Merci d’être revenues en cette paroisse, en ces lieux, témoins de l’histoire de votre présence au Togo. Fructueuse mission à vous mes sœurs. Que, de cette montagne, brille les rayons de la miséricorde que sont l’eau et le sang jaillissant du cœur de Jésus, ce cœur transpercé, cœur doux et humble, cœur lent à la colère, plein d’amour et de tendresse, cœur qui crient et appelle tous et chacun : « venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos. Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour votre âme. Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger » (Mt 11, 28–30)
Sœurs de la miséricorde de Sées, merci de nous donner le témoigne de miséricorde. Que chacune de vous devienne au jour le jour, comme elle pourra et dans sa petitesse, expression de la miséricorde de Dieu. Et pour cela je vous encourage à boire abondamment à cette double source intarissable de la miséricorde exprimée dans l’eucharistie et la confession. Oui, ne reçoit véritablement l’eucharistie que celui qui sait véritablement s’approcher du confessionnal. Cela tout simplement parce que le jeudi saint renvoie au vendredi saint et le vendredi saint explicite le jeudi saint.
SILENCE
« Huit jours plus tard, les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison, et Thomas était avec eux. Jésus vient, alors que les portes étaient verrouillées, et il était là au milieu d’eux. Il dit : ‘’la paix soit avec vous’’ ! Puis il dit à Thomas : ‘’Avance ton doit ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d’être incrédule, sois croyant.’’ Alors Thomas lui dit : ‘’Mon Seigneur et mon Dieu !’’ Jésus lui dit : ‘’parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu’’ »
Seigneur donne-leur le repos éternel et que brille à leurs yeux la lumière sans déclin Qu’ils reposent en paix.
Que Dieu tout-puissant vous bénisse, le Père, le Fils et le Saint Esprit. Amen.
ENSEMBLE POUR LE CHRIST. ENSEMBLE POUR NOTRE DIOCESE
+ Jacques Danka LONGA
Evêque de Kara